Il y a 50 ans, le 29 mars 1959, tombaient au champ d'honneur les colonels Amirouche et Si El Haoues, respectivement commandants des Wilayas III et VI historiques, au djebel Thameur, près de Boussaada. Un vibrant hommage leur a été rendu hier par l'association Machaal chahid, en collaboration avec le quotidien El Moudjahid, en son siège à Alger. Après la récitation de la fatiha et l'exécution de l'hymne national à la mémoire des martyrs, en présence des moudjahidine, des familles des chouhada, des compagnons de la guerre de libération, de Nourdine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche et député du RCD à l'APN, et des officiers de l'école de police de Châteauneuf, l'historien Mohamed Abbas a retracé le parcours de ces farouches combattants, qui ont marqué l'histoire de l'Algérie. Le général major à la retraite, Hocine Benmaalem, a, pour sa part, évoqué son parcours avec Amirouche, disant qu'il était son secrétaire personnel jusqu'à sa mort et que, en 1955, à la mort de Amar Ath Chikh, tombé au champ d'honneur, il prit la tête du commandement de la zone de Aïn El Hammam. «Fin stratège militaire, il déjoua les plans diaboliques de l'armée coloniale dans la wilaya III. Après la mort de Mustapha Ben Boulaïd, il a été chargé de réorganiser la wilaya I (Aurès)», poursuivra-t-il. «C'est à lui qu'a échu la responsabilité d'assurer la sécurité des congressistes de la Soummam en 1956», a-t-il poursuivi. D'ailleurs, il a été surnommé «le Lion de la Soummam». Amirouche fut promu au grade de colonel en 1957 et nommé commandant de la Wilaya III historique, après que Krim Belkacem et Mohammed Saïd eurent été appelés à siéger au Conseil national de la révolution algérienne. C'est en se rendant en Tunisie que lui et ses compagnons tombèrent au champ d'honneur au Djebel Thameur à Boussaada, le 29 mars 1959. Il dira également que l'histoire retiendra qu'Amirouche est le symbole du sacrifice et de l'abnégation, lui qui n'exigeait jamais de ses djounoud de faire ce qu'il ne peut lui-même accomplir. Lui emboîtant le pas, Rachid Adjoud, bras droit de l'un des plus jeunes gradés, le colonel Amirouche, s'est rappelé, sans cacher ses larmes, la modestie et la générosité du chahid, sans omettre son amour et son respect pour le savoir. «Il était toujours le premier à servir et le dernier à se servir», selon des témoignages. «De son vivant, Amirouche était déjà une légende», dira son fils Nourdine. «Mon père, je ne l'ai vu qu'une fois, en 1955. Il est mort jeune à l'âge de 33 ans. Il était un mythe avant sa mort», enchaînera-t-il. A titre d'information, le colonel Amirouche Aït Hamouda est né le 31 octobre 1926 au village de Tassaft Ouguemoun, dans l'actuelle commune d'Iboudrarene (Tizi Ouzou). Il adhéra, dans les années 40, au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques à Relizane où il tenait une bijouterie, avant de se rendre en France, en 1950, pour subvenir aux besoins de sa famille, tout en poursuivant son activité politique. Il revint au pays pour participer au déclenchement de la lutte armée de libération nationale, en prenant le maquis dans la zone de Aïn El Hammam. Quant à son frère de combat, le colonel Ahmed Ben Abderrazak Hamouda, dit «Si El Haoues», il est né en 1923 à Mchounèche, village des Aurès. Il grandit dans son village natal au sein d'une famille relativement aisée par rapport aux conditions difficiles de l'époque. Au cours de cette période, il s'est initié à la langue arabe et à la théologie après avoir appris une partie du Coran sous la houlette de son père dans la zaouïa de ses ancêtres. A l'aube de la révolution, Si El Haoues a rejoint le premier contingent, et quelques jours plus tard, il fut chargé de se rendre en France pour transmettre aux travailleurs émigrés des informations concernant la révolution et ses objectifs.Par ailleurs, les témoins et les moudjahidine, présents à cette rencontre historique, ont appelé à «préserver, sauvegarder et transmettre la mémoire de l'histoire de l'Algérie et des hommes tombés pour son indépendance et sa liberté, et à construite, pour les futures générations, les homme de l'Algérie de demain». N. B.