Selon le président du SNPSSP, le service civil doit avoir une contrepartie salariale conséquente et requiert la disponibilité de moyens. “Les nouveaux médecins diplômés de l'Université algérienne, dont la moyenne annuelle est d'un millier de spécialistes, devront exercer pour une durée déterminée dans les régions de l'intérieur et du sud du pays. Il est de leur devoir de porter assistance à leurs confrères et désengorger les hôpitaux des grandes villes”, a déclaré, jeudi dernier, le ministre de la Santé. Il a également précisé qu'il faudrait assurer aux médecins spécialistes toutes les commodités et les structures nécessaires afin de les aider à accomplir correctement leur mission dans les régions de l'intérieur du pays. Rappelons que cette décision date de six ans, plus précisément de l'année 2000 Le ministre de l'époque avait précisé que les médecins spécialistes devaient passer un service civil, d'une durée de 2 à 4 ans, à l'intérieur du pays. À cet effet, le Chef du gouvernement avait donné instruction aux walis afin d'assurer le nécessaire aux jeunes praticiens. “Nous ne contestons pas cette mesure, mais il faut améliorer les mesures incitatives”, déclare le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), joint hier par téléphone. Il explique que le plus gros problème se trouve dans les logements de fonction qui sont souvent remis en retard aux médecins et sans les commodités nécessaires. Par ailleurs, le président de ce syndicat indique que le salaire d'un médecin spécialiste n'est pas très motivant même en “s'expatriant”. “Contrairement aux autres entreprises qui doublent le salaire de leurs travailleurs lorsqu'ils s'installent dans le Sud, les médecins spécialistes n'ont qu'une prime de 15 000 DA de plus”, indique-t-il. Le patron du SNPSSP précise qu'il n'y a pas d'ouverture de postes budgétaires dans les villes du Nord. “Les nouveaux spécialistes n'ont pas le choix. Soit ils vont au Sud, malgré le manque d'infrastructures, soit ils restent au chômage car tous les postes sont pris”, a-t-il ajouté. Ayant sa propre solution, le Dr Yousfi révèle qu'un projet de roulement a été soumis au ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. “Chaque mois, une équipe de médecins spécialistes partira en mission dans une ville de l'intérieur. Ce projet a été remis au ministre et il est à l'étude”, a-t-il expliqué. Concernant le budget affecté à l'alimentation qui augmentera de 35% d'ici le mois de juin, le président du SNPSSP indique qu'il faut également revoir la gestion du budget. “Injecter de l'argent ne réalisera pas les résultats escomptés de la réforme”, note-t-il. Nabila Afroun