Le journaliste du quotidien arabophone El Khabar, Mourad Mohamed, auteur de deux articles sur “la diffusion de tracts” du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), parus lundi et mercredi derniers, a été conduit, jeudi matin, au siège de la sûreté urbaine de la rue docteur Saâdane à Alger d'une “manière humiliante”. Selon un communiqué d'El Khabar, le but de cette “opération” était de “contraindre” le journaliste à révéler ses sources. Le journaliste a fait l'objet d'un “interrogatoire” au cours duquel les policiers ont usé de “tous les moyens de provocation”, de “menaces” et d'“intimidation physique et morale”, précise le journal. El Khabar dénonce ces “pratiques policières” qui sont, souligne-t-il, en “contradiction” avec la loi sur l'information qui assure au journaliste le droit au “secret professionnel et à la protection de ses sources” et de “ne les révéler que devant la justice”. Le Syndicat national des journalistes (SNJ) “s'indigne de ce que l'on arrive à ce genre de pratique avec la corporation, comportement que rien ne peut justifier”. “S'il admet le caractère hautement sensible de l'information sécuritaire, le syndicat ne peut, par contre, tolérer la façon avec laquelle a agi un corps de sécurité dont la mission première est de faire respecter la loi”, affirme le SNJ dans un communiqué. “Or, la justice à laquelle il appartient de statuer sur ce type d'affaires se trouve superbement ignorée”, fait encore remarquer le Syndicat des journalistes qui interpelle “les autorités publiques pour mettre fin à ces pratiques d'un autre âge et revoir radicalement le rapport avec la communauté médiatique”. R. B.