Après un silence pesant qui l'a caractérisé, alors qu'il faisait face aux attaques en règle de ses alliés de la coalition, et alors que la scène nationale est marquée par l'adoption des textes d'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale et au moment où ces mêmes alliés lorgnent les législatives de 2007, le RND sort enfin de sa réserve à la faveur de la tenue, cette fin de semaine, de son conseil national. Le constat fait donne motif à satisfaction pour les responsables du parti qui évaluent positivement les activités internes au parti. Ahmed Ouyahia saluera par ailleurs les vertus du RND, notamment sa constance. Constance qui se prolongera dans son engagement infaillible aux côtés du président de la République. Aussi accorde-t-il la priorité à la concrétisation (acceptation) de la charte pour la paix et la réconciliation nationale à travers une mobilisation quasi “électorale” de tous ses cadres pour une mission de sensibilisation et d'explication à toutes les franges de la société du contenu de la charte. Fort de son envergure, point de satisfaction également évoqué sous l'angle des adhésions massives et des résultats enregistrés lors des partielles en Kabylie, le RND semble adopter une position en avance sur ses alliés et néanmoins concurrents en accordant le temps et l'opportunité à chaque dossier. Aussi Ouyahia a-t-il refusé, à l'occasion de ce conseil national de son parti, d'adopter sa double casquette de chef de parti et de chef de l'exécutif ? Toutefois, des sujets sensibles, urgents et importants ont été évoqués même s'ils relèvent plus, en apparence, des prérogatives de l'exécutif. L'augmentation des salaires a été placée sous une lecture pragmatique et des normes économiques. Evidemment, l'UGTA où le RND est largement représenté est saluée pour sa compréhension des enjeux et des mutations tant nationales qu'internationales. Son adhésion aux réformes à la privatisation est perçue comme une lucidité et une évolution qui ne porte pas atteinte aux principes fondateurs du syndicalisme. Sidi-Saïd est présenté comme un partenaire qui “cohabite” politiquement, amicalement avec le gouvernement, avec le chef du gouvernement. Et le gouvernement le lui rend bien en le qualifiant et en le considérant comme le premier syndicat le plus représentatif du pays. Manifestement satisfait du travail des membres des deux instances directionnelles du parti, Ahmed Ouyahia n'a opéré aucun changement. Préfère-t-il la stabilité ? Certainement. Il ne manquera d'ailleurs pas de le mettre en avant comme un atout qui le différencie des autres partis. Un atout qui peut être déterminant lors des prochaines législatives en 2007 qu'il ne s'empresse pas outre mesure de préparer. Djilali B.