Seulement 0,1% des PME algériennes sont informatisées. Le World Economic Forum vient de publier la 5e édition de son rapport annuel sur les technologies de l'information et de la communication pour 2005-2006. L'Algérie est classée à la 87e place très loin derrière la Tunisie (36e rang), le Maroc (77e rang) ou l'Egypte (63e place). Les Etats-Unis ont repris à Singapour le 1er rang mondial des pays les plus ouverts aux technologies de l'information et de la communication. Les Etats-Unis, qui étaient tombés à la 5e place du classement l'an dernier, ont été “dopés par l'excellence de leur enseignement supérieur et par l'étendue du champ de coopération entre instituts de recherche et monde des affaires”, a expliqué le Forum de Davos dans un communiqué. Les auteurs du classement, qui évaluent 115 pays, saluent aussi “des performances pour le moins impressionnantes dans le domaine des infrastructures matérielles”. Si Singapour a rétrogradé à la 10e place, les pays d'Asie continuent à bien tirer leur épingle du jeu, à l'instar de Taiwan qui fait un bond de huit places pour atteindre le 7e rang devant Hong-Kong (11e), la Corée du Sud (14e) et le Japon (16e). En Europe, les pays nordiques tiennent le haut du pavé, le Danemark détenant la 3e place, devant l'Islande (4e), la Finlande (5e) et la Suède (8e). Ces pays allient “des établissements scolaires de premier plan fortement axés sur l'innovation” a “un fort degré d'appropriation des nouvelles technologies”, que ce soit par l'administration, les entreprises ou la société civile, selon le classement réalisé auprès de 10 000 chefs d'entreprise. Dans une note de synthèse publiée en octobre 2005, la commission économique de l'ambassade de France à Alger écrivait que le secteur informatique en Algérie est certes en pleine expansion. De nombreuses entreprises privées se sont ainsi lancées dans le montage, l'assemblage et la vente de matériel informatique, ainsi que dans le développement de logiciels et la formation des utilisateurs. L'informatique reste cependant une activité commerciale et non pas industrielle en Algérie. Le marché national repose sur la vente d'équipements assemblés et de consommables. Il n'existe pas de véritable industrie manufacturière capable de proposer des produits algériens. La plupart des opérateurs procèdent soit à l'importation du matériel monté à l'étranger qu'ils distribuent sur le marché local. Avec un taux de pénétration situé à 12%, l'Algérie est un pays peu informatisé. “Les grandes entreprises prennent conscience du rôle de l'informatique qui devient un élément fondamental dans leur gestion. La majorité d'entre elles sont équipées. Les petites et moyennes entreprises algériennes ne paraissent pas, aujourd'hui, suffisamment conscientes du potentiel offert par les technologies de l'économie numérique pour développer leur activité et pour améliorer leur compétitivité. Seulement 0,1% d'entre elles sont informatisées”, relève la note de synthèse. Meziane Rabhi