Les équipements sont pratiquement installés, mais cela nécessite un délai pour les essayer. Le nouvel aéroport d'Alger est enfin achevé. Enfin, après plus de vingt ans, l'Algérie dispose d'un aéroport international digne de ce nom. Il sera une des huit escales de la tournée algéroise qu'entamera le président Bouteflika, samedi prochain. Mais il ne sera pas inauguré ce samedi, indique-t-on de source sûre. Les équipements sont pratiquement installés, les services prêts à commencer, mais cela nécessite, souligne-t-on, un certain temps pour les essayer. La période d'essai de tous les équipements et instruments demandera quelques semaines, “deux à quatre semaines sont nécessaires pour terminer l'opération des essais et inaugurer enfin l'aéroport”, a-t-on appris. Les équipements étant sous garantie, il fallait donc tester leur opérabilité et leur fonctionnement avant leur mise en service. Pour le reste, il faut dire que le ministre des Transports a tenu sa promesse et son engagement de livrer l'aéroport dans un délai ne dépassant pas le 1er semestre 2006. Retard justifié certes, mais la date initiale a été maintenue, début avril 2006, avancée lorsque le marché a été attribué, pour sa livraison, mais pas sa mise en exploitation. Celle-ci se voit ainsi différée de quelques semaines. La visite du président de la République revêt ainsi un caractère tout particulier puisqu'au plan symbolique, elle est significative de réussite de l'Exécutif, d'une part, qui, pour une fois, tient ses engagements en matérialisant, en l'espace de deux ans, une partie de son programme. De l'autre, c'est la date symbolique de la réélection du Président pour un second mandat, deux ans après, qui est “célébrée” avec la participation de l'équipe gouvernementale qu'il a maintenue. Depuis la prise en main du projet en 2003 par les pouvoirs publics, le ministère des Transports, et malgré les aléas qui ont perturbé son achèvement, notamment l'absence de main-d'œuvre couplée à l'épidémie du Sras, le chantier repris par l'entreprise chinoise, SCEC, a pour une fois, connu une accélération. Ainsi, en ce laps de temps, tout a été achevé, même si pour les raisons citées, on estime qu'il a enregistré du retard. Les tours, les pistes, le parking, le château d'eau sont déjà prêts à accueillir les usagers et les opérateurs. La fierté, selon la terminologie usitée dans l'entourage du ministère, sera sans aucun doute, l'aérogare et le salon d'honneur. Structure d'une importance capitale, un des projets inscrits sous le signe de l'urgence, étant donné l'âge de son élaboration et de son lancement, il est l'un des principaux axes du programme de M. Maghlaoui. Pour le président de la République, qui a “agréé” les 75 dossiers soumis par le secteur des transports en les dotant d'une enveloppe de 10 milliards de dollars, la livraison de l'aéroport pourrait bien être un signal, celui du début des réalisations de son vaste chantier 2004-2009. D'autres projets d'ailleurs seront réceptionnés lors de sa tournée de samedi. Par ailleurs, on assure que l'aéroport sera ouvert et opérationnel pour la période estivale, période des grands flux de la communauté nationale établie à l'étranger. Le coût de revient de l'aéroport d'Alger est de 23 285 MDA sur une enveloppe de 26 632 MDA dédiée à toutes les aérogares du pays. Aucune autre structure n'a bénéficié d'une telle enveloppe en raison de son envergure. En plus, l'aéroport d'Alger est une nouvelle construction et les retards dans sa réalisation ont provoqué des surcoûts. Au dernier trimestre 2005, tous les chantiers du projet avaient dépassé le cap des 50% d'achèvement, notamment le gros œuvre qui a dépassé les 80%. À ce stade, les fournisseurs étaient déjà choisis, selon les études finalisées, les appels d'offres lancés. Les travaux se sont accélérés davantage lors de la visite d'inspection de M. Maghlaoui qui a donné l'ordre et sommé les entreprises de livrer le projet dans les délais imposés et acceptés. Il faut savoir que tous les projets soumis par M. Maghlaoui sont conditionnés par des délais de livraison ne dépassant, sous aucun prétexte, le début de l'année 2009. Et l'état d'avancement des projets, des chantiers et de l'opération de l'octroi de marchés pour certains rassure, selon le constat de certains responsables au niveau du ministère. Evidemment, c'est là que réside la “carte” de M. Maghlaoui qui a tenu à marquer la seconde année de la réélection du Président pour un second mandat à sa manière, par la livraison d'un des plus anciens projets du pays. Djilali Benyoub