On sait que Madani Mezrag avait fait campagne pour la charte. Mais son invitation par le P/APW de Mostaganem à une cérémonie de célébration de la date du 8 avril cache un jeu politique beaucoup plus intrigant. À travers le pays, des manifestations commémorant l'anniversaire de la présidentielle du 8 avril 2004 ont été organisées. Cependant, le P/APW de Mostaganem s'est distingué par les invités qu'il a conviés à une cérémonie qui a eu lieu avant-hier soir à la Maison de la culture de la ville. En effet, Lazreg Mohamed, premier responsable de l'Assemblée de wilaya de Mostaganem, d'obédience FLN, a convié une pléiade d'anciens cadres de la direction de la campagne électorale de Bouteflika version 2004, les 48 directeurs de campagne de wilaya et à leur tête le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, M. El-Hadi Khaldi, qui est au demeurant un des principaux animateurs de la campagne de Bouteflika en 2004. L'on signale également parmi l'assistance une délégation d'anciens dirigeants de l'ex-parti dissous et d'anciens “émirs”, notamment de l'Ouest, conduite par l'ex-chef de l'AIS, Madani Mezrag. La présence de M. Khaldi à une telle rencontre est loin d'être fortuite. El-Hadi Khaldi, rappelons-le, a eu le mérite, par rapport aux autres ministres du FLN, de faire un grand travail de terrain effectué durant la campagne électorale pour la présidentielle de 2004, en faveur du candidat Abdelaziz Bouteflika et ce, dans plusieurs régions du pays, notamment dans la capitale des Aurès. Les observateurs politiques avouent, néanmoins, que les actions menées par M. Khaldi dans la ville natale du candidat d'Ali Benflis y sont pour beaucoup quant au score réalisé par Bouteflika à Batna. Les initiateurs de la rencontre ont saisi cette opportunité pour passer en revue les réalisations et le programme du second quinquennat de Bouteflika devant un parterre composé paradoxalement des proches des victimes de la tragédie nationale et leurs anciens bourreaux. Le ministre de la Formation professionnelle a axé son intervention sur les acquis concrétisés depuis l'arrivée de Bouteflika au palais d'El-Mouradia. Il a notamment mis l'accent sur le retour de la paix en Algérie à la faveur des chantiers de Bouteflika qui sont devenus, insiste-t-il, une réalité tangible maintenant. “Le peuple algérien vit en paix', a-t-il ajouté. En évoquant les résultats obtenus grâce à la concorde civile et à la Charte pour la paix, M. Khaldi a été fortement ovationné par l'assistance, notamment la délégation de l'ex-parti dissous, dont on dénombre une soixantaine de présents. La plupart de ces derniers viennent d'être élargis, dit-on, à la faveur de l'application de la charte. Parmi ce groupe, des figures de proue du mouvement islamiste dans les années 90, un certain Boukaber ainsi que plusieurs ex-“émirs” de la région ouest. El-Hadi Khaldi a invité l'assistance à méditer les grandes œuvres du président de la République “dans le redressement de la société algérienne à tous les niveaux avec dignité” avant d'être interrompu par les ovations de l'ex-chef de l'AIS et ses éléments. Ces derniers ont brisé le silence religieux qui régnait dans la salle par des tonnerres d'applaudissements, à tel point que l'intervenant a dû arrêter son discours pendant un long moment. La rencontre s'est clôturée par une grande “zerda” offerte par les P/APC de Bouguirat, Oued El-Kheir, Aïn Tedlès et Sayada. Un couscous bien garni a été servi à l'ensemble des conviés avant de se donner rendez-vous pour célébrer le troisième anniversaire l'année prochaine. Medjadji M.