Les cours du pétrole ont battu un nouveau record historique, hier, à la Bourse de Londres, le baril de Brent ayant atteint 69,46 dollars, en raison, notamment des tensions entre l'Iran (quatrième producteur de pétrole au monde qui produit environ 4 millions de barils par jour) et les pays occidentaux autour du dossier nucléaire iranien, la persistance de l'arrêt du quart de la production nigériane de pétrole et le recul des réserves américaines d'essence. Le prix du baril de Brent pour livraison en juin, juillet, août et septembre a atteint 70 dollars. La possibilité de l'option militaire contre l'Iran, évoquée dans la presse américaine, a ravivé les craintes d'une dégradation sérieuse de la situation. Or, en situation de risque, la logique spéculative, comme la volonté de garantir l'approvisionnement, poussent les investisseurs à l'achat et font grimper inexorablement les prix. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, dans une déclaration à la presse à l'issue de la 10e conférence de la Cnuced sur le négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique, avait affirmé que “les prix du pétrole sur les marchés internationaux resteront élevés au moins jusqu'à la fin de l'année en cours”. Le prix officiel du panier de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), moyenne de onze bruts mondiaux, restait proche d'un niveau record. Il s'est établi à 61,08 dollars le baril mercredi, après avoir atteint un nouveau record historique lundi à 61,82 dollars, selon le secrétariat de l'organisation. L'Opep tiendra une réunion informelle en marge du Forum international de l'énergie qui doit se dérouler à Doha (Qatar) du 21 au 25 avril. Mais pour M. Chakib Khelil, cette réunion ne devrait pas déboucher sur des décisions, mais offrirait simplement aux ministres l'opportunité d'évaluer la situation du marché et ses tendances. “Cela m'étonnerait que l'on puisse prendre une décision quelconque à Doha”, a-t-il dit en ajoutant que toute éventuelle décision serait prise lors de la prochaine réunion ordinaire le 1er juin à Caracas. Les deux premiers mois de 2006, l'Algérie a enregistré une recette de pétrole de 8,5 milliards de dollars. en 2005, l'Algérie a exporté pour 45,6 milliards de dollars d'hydrocarbures. L'extraordinaire flambée des prix du baril du pétrole a permis de réaliser une croissance de 53% de recette provenant de la fiscalité pétrolière. Cette flambée des prix du pétrole a permis aussi de porter à 61 milliards de dollars de réserves de change à fin février. La tendance ne risque pas de s'inverser. L'année 2006 sera certainement aussi exceptionnelle en matière de recettes d'hydrocarbures. M. R.