Le gouvernement italien qualifie l'Algérie de marché potentiel pour les investissements. Les responsables italiens estiment que “l'économie algérienne peut être potentiellement complémentaire à celle de l'Italie”. Une complémentarité qui sera développée, notamment avec l'entrée en vigueur de l'accord d'association entre l'Algérie et l'Union européenne. C'est avec cet état d'esprit que les dirigeants des deux pays organisent, depuis plusieurs années, une série de rencontres bilatérales. En plus de la commission mixte, les deux partenaires ont créé un forum des entrepreneurs. Ainsi, une session du forum des hommes d'affaires algéro-italiens est prévue pour les 20 et 21 mai prochain à Alger. En dehors des hydrocarbures, tous les secteurs d'activité sont de ce fait ciblés dans le cadre de cette coopération. Lors d'une récente rencontre, il a été identifié quelque 43 grands projets dans les domaines de la construction, l'agroalimentaire et l'industrie pharmaceutique. Les opérateurs italiens ont d'ores et déjà exprimé leur intérêt pour le projet de l'autoroute Est-Ouest. Un consortium de trois entreprises italiennes de construction a été, pour rappel, constitué pour participer à la réalisation de ce vaste projet. Les entreprises italiennes s'intéressent également de près au processus de privatisation en Algérie. Dans le domaine des hydrocarbures, l'Europe est connectée à l'Algérie à travers deux canalisations, notamment le gazoduc Enrico Mattei, d'une capacité de 27 milliards de m3 qui connaîtra une extension en deux étapes de 33,5 milliards de m3 en faveur de l'accord signé entre la Sonatrach et la compagnie italienne ENI. Par ailleurs, l'Italie est représentée par plus de 83 entreprises qui activent en Algérie. Elle est actuellement deuxième partenaire commercial de l'Algérie, après les Etats-Unis. Les exportations italiennes vers l'Algérie ont enregistré jusque-là une hausse de 8,5% pour un montant de 1,3 milliard d'euros par rapport à l'année 2005. Durant le 1er semestre de l'année 2005, les exportations italiennes vers l'Algérie ont atteint 600 millions d'euros, en hausse de 13% par rapport à la même période de l'année 2004. Les exportations algériennes vers l'Italie ont, pour la même période, avoisiné les 3 milliards de dollars US, soit un accroissement positif de 36,28% en comparaison à 2004. Il faut dire que les rapports de coopération entre l'Italie et l'Algérie traversent une étape particulièrement dynamique encouragée par la récente révision à la baisse du “risque Algérie” par la Sace (organisme italien d'assurance des crédits à l'exportation), ramené ainsi de la catégorie 4 à la catégorie 3. Mieux, les dirigeants italiens ont réitéré l'engagement de leur pays à soutenir l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. En dépit de la présence de 83 entreprises italiennes sur le marché algérien, l'investissement italien en Algérie reste, cependant, modeste. Les responsables invitent ainsi les opérateurs italiens à venir investir en Algérie surtout dans des secteurs très porteurs comme la pêche, l'aquaculture, l'agriculture, l'agroalimentaire, la pharmacie et le tourisme. En ce qui concerne la conversion de la dette algérienne, elle est de deux sortes. La dette commerciale, qui s'élève à 2,5 milliards d'euros, reste en cours de négociations. Le paiement par anticipation est, semble-t-il, l'option la plus favorisée par l'Algérie. Pour celle évaluée à près de 84 millions d'euros, se rapportant aux crédits d'aide mobilisés dans le cadre de la coopération, près de 50% de ce montant sont déjà affectés par le gouvernement algérien à la construction d'écoles, de logements sociaux. Seulement 10% de cette somme peuvent faire l'objet de reconversion. Badreddine K.