Profitant de la Journée mondiale de la santé qui, cette année, avait pour thème “Travaillons ensemble pour la santé”, la DDS d'Oran a organisé, hier, à l'ITSP, une rencontre regroupant des membres du personnel paramédical d'Oran afin de débattre notamment des risques sanitaires et d'infection au sein des structures de santé et au cours de l'exercice de leur profession.Pour le Dr Deharib, épidémiologiste qui a mené une enquête au niveau du CHUO en 2005, les risques de contamination pour le personnel paramédical est important aux travers des maladies nosocomiales, l'exposition à une piqûre, une contamination lors de manipulation, de prélèvement… Ainsi, cette enquête, qui a été menée au niveau des services à haut risque comme celui de la réanimation, la chirurgie, la neurologie, a montré que sur 600 malades hospitalisés, 11,66% ont contracté une infection. Mais le plus effarant est que cette enquête a mis en évidence que 60% des personnels ne prennent aucun moyen de protection et ne respectent pas le temps de stérilisation des appareils, dans 40% des cas, les chambres ne sont pas désinfectées et les personnels, dans 90% des cas, ne changent qu'une fois par semaine leur blouse, et seulement 70% d'entre eux se lavent les mains après des soins. Un constat effrayant qui explique ainsi la situation sanitaire dégradée qui existe dans les structures de soins de note pays et les problèmes rencontrés par les paramédicaux. Les statistiques de l'OMS révèlent les cas les plus courants des risques professionnels, les statistiques nationales étant inexistantes. Ainsi, chaque année, 2 millions de travailleurs dans le monde déclarent avoir subi une blessure par piqûre, 8 à 16 millions d'entre eux ont été contaminés par l'hépatite B, 2 à 4,5 millions par l'hépatite C. Ce sont là les types de contamination les plus courantes chez les personnels de santé. En Algérie, de 2001 à 2004, l'on a recensé 4 163 cas d'hépatite B et 1 598 hépatites C. Contrairement à ce que l'on pense, les infections chez ces travailleurs par le virus VIH du sida ne sont, si l'on peut dire, que 75 000 à 150 000, qui plus est, le virus VIH du sida n'est pas reconnu comme une maladie professionnelle, ce qui soulève un problème social à débattre par la profession. F. BOUMEDIÈNE