Avec une enveloppe de 3 milliards de dinars, l'Algérie entame une nouvelle démarche pour redorer son blason auprès des frères arabes. Une année qui permettra aux Algériens de découvrir les différentes facettes de leur culture et, peut-être, un peu de ce qui se fait dans les autres pays arabes. Si nos frères répondent favorablement à l'invitation de Khalida Toumi. Alger sera la capitale de la culture arabe en 2007. Après une année de culture algérienne en France en 2003, où la création algérienne francophone a bien été mise en valeur, histoire de booster les relations bilatérales entre les deux pays, aujourd'hui, c'est au tour de la culture algérienne arabophone. Bon, il y aura aussi la traduction en langue arabe de quelques auteurs francophones. La bonne nouvelle pour les Algérois, c'est qu'en 2007, ils auront au moins la chance de profiter des projets qui seront montés dans le cadre de cette nouvelle année culturelle. Et il faut dire que pour 3 milliards de dinars, des projets il y en aura. Car, rien que pour le premier trimestre 2006, le commissariat de Lamine Bechichi a réceptionné pas moins de 345 projets jusqu'au 5 avril dernier pour les différents départements, dont 188 projets pour le département livre et édition, 46 pour le théâtre et les arts dramatiques, 56 pour le cinéma, 14 pour la musique et les arts lyriques, 8 pour les arts populaires et la chorégraphie, 13 pour les arts plastiques et visuels et, enfin, le département patrimoine qui a enregistré 10 projets. “La date limite pour le dépôt des projets, initialement fixée pour le 31 mars, a été prolongée jusqu'au 30 avril pour tous les départements, sauf pour ce qui est du livre et de l'édition dont le délai a été prolongé jusqu'au mois de septembre 2006”, explique Nazih Berramdane, responsable du département communication du commissariat. Le délai de dépôt des projets pour le livre est reporté parce que les responsables des secteurs comptent éditer 400 titres, dont la réédition de 50 ouvrages et la traduction de 70 livres. Concernant le programme de la manifestation et outre les expositions, les concerts, les projections de films et les représentations théâtrales, les organisateurs soulignent particulièrement les conférences et les rencontres qui seront organisées. Des rencontres qui traiteront différents thèmes, notamment : “L' Algérie dans la préhistoire”, “La sauvegarde des manuscrits”, “Les cultures populaires dans les pays arabes”, “La femme arabe”, “La protection des œuvres intellectuelles contre la contrefaçon” ainsi que “Le dialogue des élites”. L'Algérie qui souhaite resserrer les rangs des frères arabes à travers cette action culturelle tient à associer un maximum de participants à travers des résidences pour la musique andalouse, la musique universelle, le chaâbi, le chant populaire ou encore le madh. “Il faut attendre le mois de juin pour confirmer la participation des pays arabes, à travers des semaines culturelles. Si on prend l'exemple de Rabat, capitale de la culture arabe en 2003, il n' y a eu que cinq semaines culturelles, alors nous avons pensé aux résidences afin de permettre à différents pays d'y être présents”, souligne M. Berramdane. Après Rabat 2003 et Masqate 2005, Alger sera en 2007 la vitrine de la culture arabe mais, avant tout, celle de la culture algérienne, qui renaît de ses cendres au gré des années improvisées par des politiques en manque d' arguments. Si les objectifs de Djazaïr 2003 n'ont pas été atteints, puisque l'année culturelle a été suivie de la loi du 23 février, qui a empoisonnée les relations algéro-françaises, espérons que 2007 sera un premier pas pour une véritable union arabe. W. L.