Force nous a été donnée de constater malheureusement, qu'une fois de plus, notre pays vient de connaître l'effusion de sang et en subir ses conséquences désastreuses. Devant la gravité de la situation, j'exhorte les Tchadiens de tous bords à se rassembler pour juguler le mal, définir les conditions d'une paix durable, d'une unité nationale en vue de l'instauration d'une véritable société démocratique. J'invite aussi tous les pays étrangers à s'abstenir de toute intervention qui risquerait à nouveau d'exacerber et de cristalliser l'opposition. Par ailleurs, je leur demande d'user de toutes leurs influences pour convaincre le Président Idriss à reconnaître la réalité du danger qui guette le pays et de revenir à des meilleurs sentiments pour trouver avec l'opposition politico-militaire et politique une issue convenable et pacifique afin d'apaiser les souffrances du peuple. Par conséquent, je lance un vibrant appel au Président en exercice de l'Union africaine et à son Président de la Commission, au secrétaire général des Nations unies, aux organisations sous-régionales, aux pays amis, de nous aider à organiser un forum de paix pour la création d'un Etat de droit et de justice sociale au Tchad. Pour atteindre cette voie ô combien noble et courageuse, il nous faut prendre les dispositions suivantes : suspendre les élections présidentielles en cours en attendant la réalisation des conditions favorables pour l'alternance ; déclarer une trêve sur l'ensemble du territoire national ; convoquer une table ronde avec tous les acteurs politiques, politico-militaires et les associations civiles dans un pays choisi en commun accord.