Saïd Khellil a été, hier, une autre figure témoin et artisan des évènements du printemps de 80 à être l'invité de la communauté estudiantine de Béjaïa dans le cadre de la commémoration du double anniversaire du Printemps berbère et du Printemps noir par un cycle de conférences. L'orateur s'est longuement étalé dans son intervention sur l'historique de cette date phare du mouvement culturel berbère le qualifiant de précurseur du mouvement démocratique algérien. S'appuyant sur des exemples de combat menés de part le monde à l'époque, dans les années 60, 70 et 80, le conférencier souligne à cet effet, que “avril 80 a évité le piège de la violence”. C'est dans cette optique que, lui aussi, après ceux qui l'ont précédé, a rendu un vibrant hommage à Mouloud Mameri pour sa clairvoyance et son intégrité morale et intellectuelle dans le combat d'avril 80, Tafsut Imazighen. L'orateur, qui est invité à intervenir sur le mouvement berbère et les mouvements de la démocratisation dans le monde, a longuement fait un parallèle entre le premier et les seconds pour citer des exemples, notamment celui de 1968 en France. “Le pouvoir avec ses caractéristiques a toujours essayé d'entraîner la région dans une spirale de violence”, a-t-il soutenu en substance en s'appuyant sur des faits historiques tels que l'affaire dite de “cap sigli” et “des poseurs de bombes” dans les années 70. Un système d'engrenage de violence, souligne-t-il, que le printemps berbère de 80 a su déjouer. L. OUbira