Cette affaire a éclaté samedi dernier, lorsqu'un ressortissant malien a été appréhendé sur la route du village de Ouled Khelifa, dans la commune de Djaâfra, à 40 km de Bordj Bou-Arréridj, par les gardes communaux qui l'ont conduit vers les locaux de la brigade de gendarmerie de Hasnaoua. Aux gendarmes, il déclarera avoir été séquestré pendant plusieurs jours. Ces derniers ont aussitôt ouvert une enquête qui a confirmé les dires de la “victime”, qui n'est autre que le complice d'une bande de trafiquants spécialisés dans la confection de faux billets. En effet, le ressortissant malien était enfermé dans un grand garage qui faisait office de poulailler. La victime et l'auteur des faits se connaissaient, semble-t-il. Une enquête minutieuse menée à cet effet a permis aux services de la gendarmerie de démanteler tout le réseau, constitué de 10 individus, 8 Algériens et 2 Maliens, dont l'âge oscille entre 29 et 44 ans. L'affaire a commencé au niveau du chef-lieu de wilaya où deux jeunes Maliens se sont présentés comme des façonniers de fausses monnaies étrangères, des euros notamment, chez un artisan tailleur par l'intermédiaire d'un autre Algérien. Ils lui ont demandé une somme de 200 millions de centimes pour se procurer d'Oran la potion magique qui servira à l'impression des billets de 100 euros. Pour prouver leur bonne foi, un des Maliens est resté comme “un chèque de garantie” chez l'artisan tailleur. Plusieurs jours passent et aucune nouvelle du Malien censé ramener le liquide “magique” n'est parvenue. Le doute et l'inquiétude s'installent chez le couturier. Il a fini par comprendre que ce n'est qu'une escroquerie bien orchestrée par ces deux Maliens. Il décide alors de prendre comme otage ce “gage” qu'on lui a laissé. Il le fait transférer dans un village à 40 km de Bordj Bou-Arréridj au lieu-dit Ouled Khelifa, commune de Djaâfra. Il l'a emprisonné dans un garage, laissant ce Malien aux supplices de la faim, de la soif et à tous les dangers durant toute une semaine. Découvert par le propriétaire du garage qui, par panique et après avoir apporté les premiers soins au séquestré, le libère et le laisse partir. Présentés avant-hier devant le procureur de la République près le tribunal de Zemmoura, qui a, à son tour, soumis l'affaire au juge d'instruction, les 9 prévenus (8 Algériens et le Malien) ont été placés en détention préventive avec comme chefs d'inculpation : association de malfaiteurs, séquestration escroquerie et entrée illégale au territoire algérien. Le deuxième Malien est, quant à lui, toujours en fuite. Chabane BOUARISSA