Comment va le président Bouteflika ? À cette question qui a focalisé l'attention de la presse, hier, à l'hôtel Essafir, à l'occasion de la rencontre d'installation du club de la presse du FLN, Abdelaziz Belkhadem, le leader de ce parti, se contentera de botter en touche en ne livrant pas de détails : “Le chef de l'Etat va très bien. Il a quitté le Val-de-Grâce.” Interrogé également, et à trois reprises, sur le lieu où se trouve actuellement le président de la République après sa sortie de l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, le ministre d'Etat a tout bonnement ignoré la question. Relancé au sortir de la rencontre, il indiquera : “Très bientôt, lorsqu'il y aura une activité officielle, vous verrez et vous constaterez par vous-mêmes que le président de la République est en bonne santé !” “D'ailleurs, j'irai ce jeudi représenter le Président à l'étranger”, note-t-il avant de souligner que “c'est la preuve que le Président travaille, et va bien”. Et de prévenir qu'“il ne faut pas écouter ceux qui amplifient les choses et qui veulent vous entraîner vers des dérives dangereuses”. Les auteurs de “l'amplification” de la maladie du Président ont d'ailleurs été identifiés par le ministre d'Etat, lors de son intervention liminaire ouvrant la rencontre d'hier. “Il y a des acteurs outre-mer qui veulent amplifier la maladie du Président”, a-t-il souligné. Les indications de Belkhadem supposent-elles que le président Bouteflika prépare une riposte diplomatique ? En tout cas, les déclarations du représentant personnel de Bouteflika impliquent que c'est un début de réponse qui ne peut être que concerté à un haut niveau. Si le SG du FLN a été, depuis jeudi matin, le seul officiel algérien à évoquer l'hospitalisation et les déplacements du Président, il est plus que probable qu'il y a été autorisé par le Président lui-même quand on sait le soin qu'accorde Bouteflika à la communication autour de sa personne. Reste que le retour discret du Président, dans la logique d'un voyage privé, n'a pas fait l'objet d'un communiqué officiel de la Présidence comme ce fut le cas lors de son départ à Paris. Car le débat sur le contrôle médical de Bouteflika a laissé place à une véritable guerre verbale entre les officiels algériens et français, débat, qui risque, vu la tension persistante, de s'intensifier, car aucune des deux capitales ne semble disposée à jouer à l'apaisement. N. M.