Lorsque l'offre et la demande sont équilibrées, que le niveau du stock est confortable et que la hausse des prix est liée uniquement aux évènements politiques et aux capacités limitées de raffinage, il va de soi que si nous venions à pomper davantage de pétrole pour le placer sur les marchés, nous assisterions à ce qui s'était déjà produit par le passé, à savoir une saturation en matière d'offre. C'est ce qu'a indiqué Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, au journal londonien El Hayat repris, hier, par l'APS. Le ministre a déclaré : “L'Algérie produit actuellement 1 450 000 barils/jour, et augmente sa production à hauteur de 3% à 5% annuellement”, en soulignant que “notre objectif est de parvenir à 2 000 000 b/j en 2010”. Il a affirmé : “Nous avons réalisé jusqu'à ce jour 7 nouvelles découvertes.” Le ministre saoudien du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, a souligné au même journal qu'à l'heure actuelle, “il n'y a pas de pénurie de pétrole sur le marché, les approvisionnements sont suffisants et les dispositions pour répondre à la demande ont été prises”. Il a expliqué, par ailleurs, que “les perturbations que connaît le marché en raison de la situation en Iran et des événements au Nigeria concourent à la hausse des prix”. Et d'ajouter : “Il n'y a aucune raison pour que les prix se situent aux alentours de 70 dollars comme c'est le cas aujourd'hui.” Le ministre saoudien a réfuté toute augmentation par l'Arabie Saoudite de sa production, affirmant qu'“il n'est pas logique d'augmenter l'excédent sur le marché au moment où le stock est à son plus haut niveau depuis cinq ou six ans”. Il y a lieu de rappeler que lors de la réunion informelle de Doha, l'Opep a souligné que le marché mondial du pétrole était suffisamment approvisionné et que les prix record enregistrés actuellement sur les marchés ne sont pas la conséquence de la diminution des approvisionnements en brut. L'Opep a estimé que l'essoufflement de la capacité de production des produits raffinés et l'incapacité des raffineries à répondre aux demandes du marché mondial en dérivés pétroliers, auxquels s'ajoutent des considérations politiques ainsi qu'une conjoncture marquée par des tensions, sont autant de facteurs ayant concouru à la hausse des cours du pétrole. Synthèse F. M.