Certitude n Les prix du pétrole, frôlant les 140 dollars, resteront élevés au moins jusqu'à la fin de cette année. C'est ce qu'a affirmé Chakib Khelil, ministre algérien de l'Energie et président en exercice de l'OPEP, invité, ce matin, de la chaîne III de la radio nationale. Selon lui, les facteurs à même d'influer sur les prix de l'or noir ne sont pas liés uniquement à l'offre et la demande. Ils sont également relatifs à une éventuelle dévaluation du dollar américain, de potentielles crises géopolitiques qui risquent de faire leur apparition dans le monde, mais aussi et surtout, le phénomène de la spéculation qui demeure un facteur potentiel de la flambée des prix. Ceux-ci demeureront, en revanche, toujours en hausse au moins «jusqu'à la fin de l'année», souligne M. Khelil. Le ministre qui intervenait à partir de Djedda (Arabie saoudite), a indiqué sur un autre plan qu' «il n'est pas question d'augmenter la production du pétrole tant qu'il n'y a pas une ‘'réelle demande'' en la matière de la part des pays consommateurs.» Or, «la demande s'est rétrécie cette année». Le ministre indique également que les stocks ont évolué en l'espace d'une année. A propos de la décision «unilatérale» de l'Arabie saoudite, d'augmenter sa production journalière de 20 000 barils/jour à 9,7 millions de b/j au cours de la rencontre producteurs - consommateurs de Djedda, le président de l'Opep a estimé que «l'Arabie saoudite va pomper pour répondre à une certaine demande». Revenant sur la question des prix, M. Khelil a exclu la possibilité que le baril de pétrole franchisse le seuil des 200 dollars comme le prédisent des analystes «Je ne pense pas, d'autant qu'il va y avoir un yo-yo sur les prix, ce qui est normal avec notamment les évènements géopolitiques et une possible dévaluation du dollar». Sur un autre plan, le ministre de l'Energie a annoncé que l'Algérie va augmenter ses capacités de raffinage pour un montant d'investissement global de 28 milliards de dollars répartis sur 5 ans. Dans la foulée, il a annoncé que l'Algérie prévoit d'atteindre une capacité de raffinage de 150 000b/j soit environ la moitié de ses capacités de production. Et de souligner que la demande mondiale en produits raffinés augmentera, d'ici à 5 ans, entre 5 et 7 millions de barils/jour. L'Algérie qui contribue à hauteur de 2% à la production mondiale de l'or noir, demeure, face à l'Arabie saoudite avec ses 12%, estime M. Khelil, «un petit pays» producteur de pétrole. «Mais quand même important puisqu'on a besoin de pétrole dans le monde».