Le Centre d'assistance, de formation et d'orientation des femmes démunies et leurs enfants (Caforde), domicilié depuis 2001 à l'école Pasteur de Tiaret, a abrité jeudi une rencontre portant sur “l'enfant et la mondialisation” organisée par la Fondation pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem). La rencontre aura entendu d'éminents spécialistes, qui ont apporté un nouvel éclairage et suggéré des options qui ont jusque-là surpris ainsi que des réponses aux incompréhensions générées par l'éternel conflit de générations. Le professeur Mekki, traitant, de l'enfance et la mondialisation dans la politique internationale, soutenait qu'il serait peut-être tôt d'aborder ce sujet en Algérie pour peu qu'il s'avère trop lourd compte tenu de la fragilité, notamment socioéconomique, sur laquelle bute le pays. Dans sa commission, ce dernier n'a pas manqué de situer l'enfant à travers les différentes étapes de l'humanité, voire dans l'Antiquité, l'hindouisme, la Bible, le Coran… Parlant des différents traités et conventions des droits de l'enfant, ce dernier a relevé un droit que seule la religion musulmane a pris en compte. Il s'agit des droit au fœtus. “Les autres traités parlent du droit de l'enfant depuis seulement sa naissance jusqu'à sa majorité, mais chez les musulmans, ce dernier trouve sa considération dès son état embryonnaire”, avait-il déclaré. Il va sans dire que les conventions jusque-là ratifiées n'ont limité que la limite supérieure de l'enfant, voire sa majorité, alors que la limite inférieure, même dans le droit pénal, n'a fait que privilégier la notion de vie spirituelle sur la notion de vie biologique. Ainsi, la protection de l'enfance ne vise que l'enfant né, ce qui explique que les règles sur la protection de l'enfance ne recouvrent pas les problèmes d'avortement ou de procréation médicalement assistée. Toutefois, si le législateur a prévu toute une batterie de règles protégeant l'enfant moralement et physiquement, la mise en application en est loin d'être adéquate. “Sinon, comment concevoir qu'en 2005, un million d'enfants environ ont été enregistrés dans le travail au noir”, déclarait l'un des intervenants qui avait même révélé que 66 cas de prostitution ont été notés durant la même période. Plus loin, le professeur Khiati a tiré la sonnette d'alarme quant à une négligence avérée pour la scolarisation des enfants dans certaines régions de l'intérieur du pays comme celle de Djelfa où 15 % des enfants ne sont pas scolarisés. R. Salem