La commémoration, cette année, de cette page noire dans l'histoire du colonialisme intervient à un moment de crispation entre Alger et Paris, à cause de divergences quant à la perception de la période coloniale. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, est attendu cette semaine à Guelma où il devra présider aux festivités officielles de la commémoration du 61e anniversaire des massacres du 8 Mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata. Sont aussi attendus les ex-présidents de la République Ahmed Ben Bella, Chadli Bendjedid, Ali Kafi et Liamine Zeroual, invités pour l'occasion officiellement par le wali de Guelma, de même que les ex-Chefs de gouvernement. La commémoration, cette année, de cette page noire dans l'histoire du colonialisme intervient à un moment de crispation entre Alger et Paris, à cause justement de divergences quant à la perception de la période coloniale. Pour beaucoup d'observateurs, le président de la République saisira cette occasion pour exprimer officiellement la position de notre pays quant à l'avenir du projet du traité d'amitié entre l'Algérie et la France. Et que le premier magistrat du pays réitérera, selon les mêmes observateurs, la position de l'Algérie sur le “génocide” commis par le colonisateur français pendant 130 ans en Algérie. D'autant que la classe politique algérienne reste intransigeante quant à l'abrogation de la fameuse loi française du 23 février glorifiant la présence coloniale dans notre pays. L'ambitieux programme élaboré par la commission de wilaya chargée de la préparation s'étalera du 1er au 8 mai. Par ailleurs, et dans le même cadre, l'université du 8-Mai-45 de Guelma, qui fête son vingtième anniversaire, abritera, le 7 mai prochain, et ce, pendant deux jours, le 4e colloque international sur les massacres du 8 Mai 45, lequel sera précédé, avant son ouverture prévue à 16h30, par une table ronde à laquelle prendront par des conférenciers, des moudjahiddine, des témoins et la presse. L'unique conférence de la première journée du colloque, après son ouverture par Mohamed-Cherif Abbas, ministre des Moudjahiddine, sera celle de Me Vergès, ancien avocat du FLN, sur “le crime du colonialisme”. Elle sera suivie d'un débat. La seconde journée sera marquée par l'intervention de Nicole Dreyfus, ancienne avocate du FLN, sur le “génocide” du 8 Mai 45 et ses conséquences dans le développement de la lutte nationale algérienne, et celle du président de la fondation du 8-Mai-45, le Dr Mohamed Korso, qui a pour titre : “Lecture critique de Marcel Regui”. Pour leur part, le Dr Ferkous (Université de Guelma) interviendra sur “les crimes du 8 Mai 45 et l'évolution des évènements politiques”, alors que le Dr Abdelmadjid Merdaci (Université de Constantine) parlera “des massacres du 20 Août dans le Constantinois”. Jean-Louis Planche (Université de Paris et auteur du dernier livre Sétif 1945, histoire d'un massacre annoncé) axera son propos sur “le martyre des innocents, Guelma, Mai-Juin 1945”. Pour sa part, le Dr Zoubir Chaouche Ramdane, conseiller auprès du ministre de l'Enseignement supérieur fera la “lecture de Mai 45 à travers le quotidien partisan Alger Républicain”. Et enfin, le Dr Mohamed Khetaoui (Université d'Alger) abordera “l'évolution du mouvement nationaliste algérien, suite aux massacres du 8 Mai 45, en allant vers la préparation de la lutte armée” et le professeur Mohamed Chergui (Université de Guelma) : “Nouveaux documents sur les évènements du 8 Mai 45”. B. Nacer