Le FLN met en place un groupe de travail autour de la loi sur l'information et la publicité. C'est son secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, qui a fait l'annonce dimanche dernier, à l'occasion de l'inauguration du siège du club de la presse de son parti, situé à Hydra. Ce groupe de travail, qui entamera une réflexion sur ces deux lois, en vue de “les enrichir et les mettre au diapason des évolutions que connaît le pays dans les différents domaines”, aura à répondre à une série de préoccupations, dira le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la république : “S'agit-il d'enrichir la loi sur l'information ou de l'abroger ? Et dans le cas où il faut l'abroger par quoi faut-il la remplacer ?” s'interroge-t-il. Tout comme il notera l'impératif de revoir la loi sur la publicité, après un large débat sur la question. Dans cette perspective, Belkhadem appelle les professionnels des médias à mettre en place un conseil pour l'éthique et la déontologie, seule instance, dit-il, à même de “se prononcer sur ce qui est diffamation et ce qui ne l'est pas”. Il faut “faire la distinction entre l'information et le commentaire qui est libre, tout comme il faut faire le distinguo entre la liberté d'expression et la diffamation pour ne pas porter atteinte à la dignité d'autrui”. “La presse doit être un trait d'union et une courroie de transmission entre les gouvernants et les gouvernés”, a-t-il relevé, ajoutant que la liberté d'opinion “ne peut, en aucun cas, être envisagée en dehors de l'esprit de responsabilité”. Aussi et tout en estimant que la presse algérienne est “plus libre que nos pays voisins” malgré sa courte expérience, M. Belkhadem estimera qu'elle “a contribué à l'enracinement et à la consolidation de la démocratie en Algérie et constitue un motif de fierté pour nous”. Interrogé à ce propos sur la suppression de la disposition du code pénal relative à l'emprisonnement des journalistes, Belkhadem dira que “cela est tributaire des conclusions du groupe de travail qui se répercuteront sur la législation en la matière” puisque, dit-il, “ces conclusions seront remises au groupe parlementaire du parti à l'assemblée nationale”. Sollicité pour plus de précisions à ce propos, l'intervenant indiquera : “que ce soit par rapport à l'article 144 bis ou par rapport au code pénal, au FLN nous sommes contre le délit d'opinion. C'est très clair. C'est-à-dire contre l'emprisonnement des journalistes pour ce qu'ils disent comme opinion.” Questionné également sur l'absence d'un débat contradictoire sur la réconciliation nationale dans les médias publics au moment où l'on parle de liberté d'expression, M. Belkhadem expliquera cela en notant qu'“il n'y a pas de débat contradictoire pour la simple raison que le peuple algérien a statué de façon souveraine sur sa volonté d'aller de l'avant dans la réconciliation en disant oui le 29 septembre dernier à la charte et également en se prononçant par l'affirmative sur la concorde civile.” “il se peut, dit-il, qu'il y ait des algériens qui peuvent ne pas être d'accord et qu'il y ait des gens qui ont voté contre la charte”. Toutefois aux yeux de l'intervenant “tout débat doit pouvoir être contradictoire”. “C'est ce à quoi nous voulons arriver ensemble, quand on aura compris que nous pouvons diverger sur un texte, mais qu'on n'a pas le droit de clouer au pilori celui qui n'est pas de notre bord, à ce moment-là le débat aura toute sa valeur”, explique-t-il. Et d'ajouter : “Vous pouvez attester que l'espace de dialogue est insuffisant, mais il est assez vaste pour permettre à chacun de porter un jugement sur tout ce qui se passe au niveau national et international”. L'intervenant indiquera, par ailleurs, que le club de la presse de son parti sera un “espace de rencontres et d'échange d'idées pour les professionnels de la corporation sur les différentes questions d'intérêt national”, assurant, toutefois, qu'il “ne sera pas monopolisé” par le FLN. NADIA MELLAL