Le ministre des Participations indique que 63 entreprises ont été privatisées depuis janvier 2006 et que 500 sociétés publiques seront au total cédées entre 2005 et la fin de l'année en cours. Quelque 63 entreprises publiques ont été privatisées en l'espace de quatre mois, c'est-à-dire depuis le début de l'année en cours. C'est du moins ce qu'a annoncé, hier, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, invité de l'émission de la radio Chaîne III, Questions de l'heure, et ce, en dépit de la non-régularité des réunions du CPE. Le CPE se réunit en principe deux fois par mois. Le ministre affirme que trois réunions n'ont pas été tenues, et elles auraient pu décider de la privatisation de 35 autres entreprises. Dans le détail, le ministre des Participations et de la Promotion des investissements précise qu'il s'agit de 45 opérations de privatisation totale ou partielle, de six cessions d'actifs, de cinq reprises par les travailleurs et de sept cessions aux institutions publiques. M. Temmar estime qu'au moins 500 entreprises au total auront été privatisées à la fin de l'année en cours sur un total de 1 055 entreprises déclarées éligibles à la privatisation. Entre juin et décembre 2005, le nombre total des entreprises privatisées avait déjà atteint 270, dont 67 privatisations totales, 22 partielles, 60 reprises par les travailleurs, 18 opérations de partenariat, 45 cessions d'actifs et 58 cessions aux institutions publiques. Ces opérations ont permis au Trésor public d'engranger des recettes estimées à 55 milliards de dinars. 3 milliards de dollars ont été apportés en capital dans le cadre de partenariats et de joint-ventures. Les repreneurs ont racheté une dette globale évaluée à 32 milliards de dinars. Sur le plan de l'emploi, aucun poste n'a été perdu. Au contraire, soutient M. Temmar, les opérations de privatisation ont permis jusque-là la création d'environ 7 000 nouveaux postes de travail, ce qui porte, selon lui, à 19 000 le nombre total des travailleurs exerçant dans les entreprises déjà cédées. Pour rappel, le Chef du gouvernement, au cours d'une conférence de presse, avait annoncé qu'entre juin 2003 et fin 2005, 238 entreprises ont été privatisées. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements affirme que 75% des repreneurs sont des nationaux et 25% sont des étrangers. Pour les repreneurs nationaux, le ministre juge leur surface d'affaires “relativement limitée”. Du coup, des facilités leur ont été accordées. Ils ont la possibilité de payer 30% cash et 70% sur cinq années avec une année de différé. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements soutient qu'aucune entreprise n'a été dissoute. Les cas rapportés par la presse sont des entreprises déjà en cessation d'activité depuis plusieurs mois, voire des années. Deux tiers de ces entreprises, au nombre de 250 à 300, sont à l'arrêt sans que le contrat de travail des employés soit arrêté. “Nous n'avons réglé que les arriérés des salaires qui, pour certains, couraient jusqu'à 18 mois, et ceci concerne des travailleurs qui ont retrouvé un emploi ailleurs”, explique M. Temmar. Pour le tiers restant, ce sont des entreprises qui “se portent très mal et qui seront inscrites sur la liste prioritaire de privatisation”. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements souligne que le chiffre d'affaires global du secteur public, réalisé en 2005, a atteint 680 milliards de dinars, en progression de 2%. La valeur ajoutée est estimée à 298 milliards de dinars en progression de 8% par rapport à 2004. L'emploi, lui, en revanche, a régressé de 3%. “Le secteur public devient de plus en plus efficient”, estime M. Temmar qui reconnaît tout de même que “l'endettement reste encore important”. Cependant, note-t-il, “il n'y a pas eu d'aide directe de l'Etat depuis un an”. Le ministre des Participations et de la Promotion des investissements a évoqué, par ailleurs, la stratégie industrielle que son département est en train de préparer. Cette stratégie s'articule autour du développement “d'une industrie qui présente de la valeur ajoutée, orientée vers l'exportation, qui ne rate pas la substitution d'importations, qui vise la création d'une économie externe, qui s‘appuie sur les avantages absolus de la nation (gaz) et qui exploite l'avantage comparatif industriel”. Meziane rabhi