En dépit des mesures prises pour son éradication, la maladie progresse à une allure inquiétante. Elle a non seulement doublé mais atteint toutes les régions de la wilaya. La leishmaniose ne cesse de sévir à M'sila. Le rapport de la direction de la santé sur la progression de cette maladie fait peur et prouve que les mesures visant son éradication n'ont pas été très efficaces. En effet, le document de DS de la wilaya indique que pas moins de 4 695 cas ont été enregistré en 2005. La maladie a doublé et s'est étendue dans presque toutes les régions de la wilaya sur une superficie de 7 815 250 m2, regroupant 31 478 habitations touchées, notamment à Bou Saâda où on a recensé durant l'année 2005, 853 cas, 686 à Sidi Aïssa, 525 à Magra et 448 cas à Hammam-Dhalaâ. Un maigre programme de lutte contre les causes de cette maladie, à savoir les rats des champs, reste insuffisant devant son ampleur et sa croissance. Les spécialistes soutiennent qu'un programme riche en moyens matériel et humain s'impose pour, au moins, inverser la tendance. Ce qu'il faudrait également, c'est lancer des opérations à des périodes bien précises telles les campagnes de dératisation. Il faut savoir que le parasite de la leishmaniose est transmis par la piqûre d'un phlébotome — petit insecte de 2 à 4 mm de long — ayant l'aspect d'un très petit moustique velu, de couleur jaunâtre, à gros yeux noirs dont les ailes lancéolées, frangées de longs poils. Seule la femelle est hématophage. Il infecte l'homme mais aussi les animaux comme les rongeurs et les chiens. Il existe différentes formes de leishmaniose chez l'homme, selon le type de parasite et l'immunité de la personne infectée. Si la maladie se limite parfois à des ulcérations de la peau, elle peut se développer, chez certains malades, sous une forme évolutive — qui les défigure — ou encore viscérale — qui s'attaque à tout l'organisme et qui ont pour caractéristiques symptomatologies communes : fièvre, abdomen volumineux, faiblesse généralisée, maux de tête et vertiges, perte de poids, transpiration abondante et diarrhée. Il n'existe pour le moment aucun vaccin ni médicament préventif. On utilise généralement des dérivés de l'antimoine. Notons, enfin, que la leishmaniose frappe aujourd'hui 12 millions de personnes, dans 88 pays. L'OMS estime qu'il y a environ 1 million de nouveaux cas par an. Chabane BOUARISSA