Par la voix de la conseillère à la Sécurité nationale, Condoleeza Rice, les Etats-Unis demandent une seconde résolution qui précisera les risques qu'encourra l'Irak, s'il ne se conforme pas à la résolution 1 441. Reconnaissant que l'Administration Bush est encore dans une phase diplomatique, Condoleeza Rice précise, toutefois, que cela ne durera pas longtemps. “Il faut maintenir la pression sur Saddam Hussein”, a-t-elle précisé, car c'est la seule façon, estime la conseillère du président américain, “de résoudre pacifiquement cette crise”. Quant à la tension existant entre la France et les Etats-Unis, Rice dira : “Nous n'avons pas besoin de laisser cette crise devenir une bagarre de rues entre Français et Américains..”. Elle n'a pas manqué de réaffirmer l'opposition de Washington à la position de Paris et Berlin, demandant la poursuite des inspections indéfiniment. Pour justifier ses propos, elle ajoutera : “Il ne faut pas perdre de vue qui est au pouvoir en Irak”, en ne ratant pas l'occasion de qualifier Saddam Hussein de “tyran” et de “dictateur”. Condoleeza Rice a, cependant, réaffirmé le souhait des Etats-Unis de faire adopter “une seconde résolution”, qui stipulerait clairement les conséquences si l'Irak ne se conforme pas à la résolution 1 441, adoptée en novembre dernier. La position américaine au sujet de la poursuite des inspections est curieusement partagée par le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Mohamed El Baradeï, qui a déclaré que “le Conseil de sécurité de l'ONU interviendra à une certaine phase, si l'Irak ne coopère pas suffisamment avec les inspecteurs”. Le co-responsable des inspections ajoutera : “Tous les membres du Conseil de sécurité s'accordent aussi à dire que l'Irak, bien qu'il ait fait preuve d'un certain degré de coopération, ne coopère pas à un niveau suffisant.” “La balle est maintenant dans le camp de l'Irak qui doit mieux coopérer afin que nous puissions, Blix et moi, présenter des rapports positifs qui montrent qu'il y a une avancée tangible”, a poursuivi le patron de l'AIEA. Il clôturera son intervention en lançant un message au régime irakien : “Si ces preuves ne sont pas disponibles comme le prétend l'Irak, alors qu'il nous permette en toute liberté et en privé de rencontrer des scientifiques irakiens, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de l'Irak.” Ainsi, bien que l'option pacifique de désarmer l'Irak soit défendue par des membres influents du Conseil de sécurité, il n'en demeure pas moins que la communauté internationale sait que le meilleur moyen d'aboutir à des résultats avec Saddam Hussein est de maintenir la pression. D'ailleurs, le président français, Jacques Chirac, a reconnu dans l'entretien qu'il a accordé au quotidien américain Time magazine l'importance de la pression exercée par l'administration Bush sur le régime irakien, dans les résultats obtenus jusque-là. K. A.