Le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a rencontré, récemment, les représentants des organisations patronales et ceux de l'UGTA. Il a été convenu, à la fin de cette réunion, que les salaires des travailleurs du secteur public seront revalorisés, mais selon des critères préétablis, en ce sens que le principe de base est acquis, mais nul n'est en mesure, au jour d'aujourd'hui, de quantifier cette augmentation. “Les négociations ont démarré. Elles ne peuvent aboutir qu'à une issue positive pour les travailleurs, mais nul ne peut connaître le taux de cette revalorisation, qui sera variable, selon les secteurs”, nous a révélé, hier, une source proche de la chefferie du gouvernement. Il a indiqué que des groupes mixtes ont été chargés par le chef de l'Exécutif et ses interlocuteurs du patronat et de la Centrale syndicale de préparer des conventions collectives de branche, dans le secteur économique. Ces structures examineront les possibilités d'augmentation des salaires en fonction des trois paramètres annoncés par le premier magistrat du pays, lors de la commémoration du 50e anniversaire de l'UGTA, qui a eu lieu le 23 février dernier, au Palais des nations. Le président Bouteflika, dans un long plaidoyer en faveur de la prudence en ces temps d'embellie financière éphémère — pour reprendre sa réflexion —, a conditionné l'amélioration des revenus des salariés par une hausse du taux de croissance, la baisse du taux de l'inflation, mais surtout par la productivité et les performances financières des entreprises. Et c'est justement à ce niveau que le bât blesse, puisqu'il est connu et reconnu que les entreprises publiques ne génèrent pas des profits, mais plutôt des créances qui alourdissent considérablement le poids de la dette intérieure. “Le niveau et la qualité de la croissance sont déterminés, pour l'essentiel, par la productivité du travail. La relation salaire-productivité doit désormais s'imposer à tous (…) Force est de constater qu'en matière de productivité du travail, l'économie algérienne est même au-dessous des standards régionaux”, a-t-il lancé ce jour-là aux syndicalistes. Ce qui sous-entend que l'augmentation promise par le gouvernement et ses partenaires ne sera ni systématique ni uniforme. D'autant que le président de la République a pris le soin d'avertir contre une propension de céder, “en cette période d'aisance financière toute relative, une nouvelle fois aux sirènes de la démagogie, du laxisme et de l'affairisme débridé, alors que la conjoncture actuelle du marché des hydrocarbures risque de se renverser, à tout moment”. Les fonctionnaires de l'Etat attendront, pour leur part, la promulgation de la loi sur la Fonction publique, dont le projet sera examiné, par les députés, puis par les sénateurs, dès l'ouverture de la session parlementaire d'automne, en septembre prochain, et la réunion de la tripartite qui aura lieu probablement durant le mois d'octobre, pour espérer un quelconque changement dans leur fiche de paie. S. H.