Lors de l'émission “Tahaoulat” de la Chaîne I, le ministre appelle le partenaire social “à lire attentivement les textes de loi”. Rachid Harraoubia a reconnu à demi-mot, hier, lors de l'émission “Tahaoulat” diffusée par la radio Chaîne I, la légitimité des revendications du Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) qui a appelé à une grève illimitée à partir du 13 mai prochain. Mais si le ministre admet que la contestation est justifiée par les problèmes ainsi que les lacunes qui existent dans le secteur, il demande toutefois aux contestataires de ne pas dévier les revendications de leur cadre. Rachid Harraoubia donnera, en effet, un exemple concret des perturbations que connaît son secteur. Il raconte qu'une organisation estudiantine, dont il taira le nom, a séquestré un directeur de cité universitaire pour lui exiger de préparer un déjeuner au profit d'un parti politique. Très évasif sur la légalité du débrayage des enseignants, le ministre conseillera plutôt au Cnes, qu'il qualifie au passage de partenaire, de lire attentivement la loi car, explique-t-il, il y a des étapes à ne pas griller dans ce genre de situation. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui ne se prononce pas clairement sur les griefs qu'il retient contre l'organisation syndicale, n'exclut pas de recourir à la justice. “Quand il y a une divergence entre deux parties sur la lecture d'un texte de loi, il n'y a que la justice qui est habilitée à trancher”, arguera l'invité de la Chaîne I. Rachid Harraoubia reviendra, par ailleurs, longuement sur les réformes que connaît son secteur depuis maintenant trois ans, date à laquelle a été introduit le système Licence, Mastère, Doctorat (LMD) à l'université. Cette formule, dira-t-il, permettra une meilleure lisibilité de nos diplômes qui se doivent de se conformer au standard international et aux normes scientifiques mondiales. L'université, insistera encore Rachid Harraoubia, doit s'ouvrir, également, sur le monde de l'économie. Et ce faisant, la réforme a pris soin d'intégrer dans l'enseignement la licence et le mastère professionnel. Deux diplômes, selon lui, qui rendront à coup sûr, le nouveau diplômé opérationnel sur le marché de l'emploi dès sa sortie de l'université. Pour cela des passerelles seront établies, avec un cadre juridique clair, avec les opérateurs publics et privés. S. R.