À défaut d'entreprises spécialisées en Algérie dans l'élimination des déchets dangereux, une convention a été signée avec une société française qui prend en charge tous les résidus spéciaux des établissements publics. Oran met le cap sur l'élimination de ses déchets spéciaux. Première substance dangereuse, les huiles à base de polychlorobiphényles (PCB), communément appelées askarels, qui dégagent de la dioxine très toxique parce que reconnue comme étant hautement cancérigène. Les PCB sont utilisés dans une large gamme d'appareils et équipements d'usage courant et surtout comme diélectriques dans les transformateurs et les condensateurs. “Il faut les stocker dans des abris spéciaux et conformes aux normes”, explique Mlle Benouenis, ingénieur en charge des déchets spéciaux à la Direction de wilaya de l'environnement. Pas moins de 56 transformateurs ont été déjà éliminés grâce à une convention signée entre le ministère de l'Aménagement du territoire et la société française Cofal. Une convention qui prend en charge tous les déchets des établissements publics. Une quantité qui porte à 500 le total des transformateurs éliminés à l'échelle nationale, dont 200 ont été récupérés à Oran. La société française s'occupe du transport des transformateurs vers la France pour qu'ils puissent y être éliminés par des entreprises spécialisées qui n'existent pas dans notre pays. L'Algérie compte des milliers de transformateurs à huiles à base de PCB stockés. Dans la foulée, un comité d'askcarel a été créé au sein de la wilaya. Il est chargé du recensement des unités classées à risque, de l'actualisation des données mais surtout du contrôle de l'application draconienne de la législation y afférente. “Evaluer les investissements pour l'élimination”, voilà la première tâche du département de l'environnement. La loi a instauré l'obligation de déclaration des déchets spéciaux. “Nous sommes en train de mener un travail pour faire appliquer la loi aux hôpitaux et aux unités industrielles. Nous avons recensé 50 déclarations à la fin du deuxième semestre 2005”, relate ce cadre de l'environnement. “Un délai a été accordé jusqu'au 31 mars 2006. La moitié s'y est conformée”, affirme encore notre interlocutrice. Mais beaucoup reste à faire. A. T.