RESUME : Yacine offre une bague de promesse à Nacéra. La jeune femme est touchée par le geste de son ami. Ils se donnent rendez-vous en fin de journée. Yacine portait des lunettes noires. Il avait l'air un peu nerveux, mais Nacéra ne le remarque même pas. Elle était plutôt pressée d'être seule avec lui. Comme la veille, ils se retrouvèrent seuls dans la maison mauresque. Sans plus attendre, le jeune homme lui prend la main et l'oriente vers la chambre à coucher. Quand il l'entraîne sur le lit à baldaquins, Nacéra n'oppose aucune résistance. Pour elle, cet homme était déjà son mari. Quand elle rentra chez elle vers 21 heures 30, elle était la plus heureuse des femmes sur terre. Prétextant un travail supplémentaire, elle fera taire les commentaires de sa mère qui s'inquiétait de son retard et ira se réfugier dans sa chambre sans même penser à dîner. Yacine la rappellera dans la soirée pour lui annoncer qu'il avait annulé son voyage pour le lendemain et qu'il ne partira que samedi à Paris. - Tant mieux, lui répond Nacéra, ainsi nous serons tous les deux absents. Moi, je serai à Tlemcen et toi en France. - Au fait, Nacéra, veux-tu me rendre un petit service ? - Oui, bien sûr, mon chéri. - Eh bien, j'ai justement un ami à Tlemcen, auquel j'aimerais offrir un cadeau… des cigarettes… Cela ne t'ennuierait pas de prendre le paquet avec toi. Je lui dirais de te retrouver à ton hôtel. - Il n'y a aucun problème Yacine, remets -moi tout ce que tu veux et je me ferais un plaisir de te rendre ce service. - On se voit demain ? - Tu sais bien que je ne pourrais plus me passer de toi, Yacine. - Bon, alors tu mettras ta robe bleue pour moi. - Entendu. Pour ne pas oublier ce détail et faire plaisir à son ami, Nacéra repassera tout de suite la robe bleue qu'elle mettra en évidence sur une chaise. Dès demain, elle mettra sa mère au courant de la demande de mariage de jeudi, se dit-elle en s'endormant. Elle revoit Yacine durant les trois jours qui précédèrent le week-end et eut encore pleins de cadeaux de plus en plus somptueux. Elle prenait d'ailleurs plaisir à être avec lui et c'est elle maintenant qui lui demandait d'aller dans la maison mauresque de ses parents. Le jeudi arriva. C'était une belle journée printanière et à 14 heures, Yacine se présente aux parents de la jeune femme, les bras chargés de présents. Mais, cela n'empêcha point, les vieux parents de Nacéra de protester contre cette demande qu'ils trouvèrent bizarre. - Comment se fait-il qu'il vienne tout seul pour demander ta main, lui lance sa mère. Une demande en mariage est bien trop sérieuse… - Il n'a plus ses parents, proteste Nacéra. Et il ne veut pas entendre parler de famille. C'est un solitaire. - Hum, tu veux que je te dise, ma fille, cette demande ne me dit rien de bon. J'ai un mauvais pressentiment. Tu connais bien cet homme au moins ? Nacéra se mord les lèvres. Elle était dans la cuisine avec sa mère, tandis que son père discutait avec Yacine au salon. - Pas vraiment, finit-elle par dire. Mais c'est quelqu'un de bien. - Qu'en sais-tu ? - Eh bien, il a l'air correct et semble respecter ses engagements. - Lesquels ? - Mais… la demande en mariage. Sa mère secoue la tête. - Ma fille, je n'appellerais pas une intrusion telle que celle-ci une demande en mariage. Que connais-tu donc de lui ? - Il est entrepreneur, il a perdu ses parents et vit seul. Au fait, il construit aussi un villa sur les hauteurs de la ville. - Et tu appelles ça un homme sérieux. Un homme qui n'a pas de famille. Et même dans ce cas précis, on ne vient pas demander la main d'une fille sans se faire accompagner. Bah… tu es assez grande pour savoir ce que tu fais, j'espère. Tiens, prends le plateau et va servir le café. Nacéra ne se le fera pas dire deux fois. Elle était plutôt pressée de mettre fin aux commentaires de sa mère. Y. H. (À suivre)