Résumé de la 30e partie n Le ravisseur menace Sharon de son couteau et lui demande de le suivre à l'intérieur de la gare... Elle hocha la tête. Neil l'entendait-il ? «Attendez une minute.» Il l'examinait. Il plongea la main dans la boîte à gants et en sortit une paire de lunettes noires. «Mettez ça.» Il ouvrit la porte, jeta un regard autour de lui et sortit rapidement. La rue était déserte. Seuls quelques taxis stationnaient devant la gare. Personne pour les voir ou faire attention à eux. Il va nous faire prendre un train, pensa Sharon. Nous serons à des kilomètres avant que l'on commence à nous rechercher. Elle sentit une douleur cuisante dans sa main gauche. La bague ! La pierre de lune que Steve lui avait offerte pour Noël... Elle s'était tournée sur le côté quand il lui avait attaché les mains. La monture ancienne en or lui avait entaillé le doigt. Presque sans y penser, Sharon fit glisser l'anneau. Elle eut juste le temps de le glisser à moitié dans le coussin du siège avant que la porte ne s'ouvrit. Elle vacilla sur le trottoir glissant. L'homme agrippa son poignet d'une main et inspecta l'intérieur de la voiture. Il se pencha, ramassa le bâillon qu'il avait ôté de sa bouche, les cordes coupées. Sharon retint sa respiration. Mais il ne remarqua pas la bague. Il se baissa, souleva le sac de marin, tira sur la corde et noua les deux bouts. Neil allait étouffer dans ce sac fermé. «Regardez.» Elle fixa des yeux la lame à peine camouflée dans la large manche du pardessus. «Elle est pointée sur le cœur du gosse. Faites un geste et c'est pour lui.» «Allons-y.» Son autre main posée sur son coude, il la força à traverser la rue à ses côtés. Ils formaient l'image d'un couple que le froid presse vers la gare, indéfinissable, anonyme, dans de pauvres vêtements usagés, avec un sac de toile pour tout bagage. Même derrière les lunettes noires, les lumières de la gare firent ciller Sharon. Ils étaient dans la galerie supérieure qui surplombe le hall principal. Il y avait un kiosque à journaux à quelques pas sur leur gauche. Le vendeur leur jeta un regard indifférent. Ils descendirent au premier niveau. L'énorme affiche Kodak attira l'attention de Sharon. Elle disait : «Capturez la beauté là où vous la trouvez.» Elle retint un rire nerveux. Capturez ? Capturez ? L'horloge. La fameuse horloge au-dessus du bureau de renseignements au milieu de la gare. On la voyait mal maintenant que l'on avait construit les guichets de la Caisse d'épargne. Sharon avait lu quelque part que lorsque les six lumières rouges au bas de l'horloge se mettaient à clignoter, elles indiquaient une urgence aux forces de police privée de Grand Central. Que penseraient-ils s'ils savaient ce qui se passait à cette minute même ? Il était 19h 29. Steve prenait le train de 19h 30. Il était ici en ce moment... dans un train, dans cette gare un train qui l'emmènerait dans une minute. Steve, avait-elle envie de hurler... Steve (à suivre...)