Alors que le coordinateur national, M. Boukaroura, a appelé à deux jours de protestation, la base de la coordination centre et de l'ouest réclame une grève ouverte. En ce premier jour de débrayage, les professeurs de l'université des sciences humaines et des langues de Bouzaréah ont exprimé leur adhésion à la protestation. Ils ont débrayé afin de dénoncer leur mécontentement quant à la satisfaction de leurs revendications, notamment la revalorisation des salaires, le statut particulier de l'enseignant ainsi que le libre exercice du droit syndical. “Le département d'anglais adhère massivement au mouvement de la grève, lancé par le syndicat du Cnes”, peut-on lire dans une note affichée dans les couloirs. La même note est placardée au niveau de tous les départements de l'université des sciences humaines. “La grève est suivie massivement, tous les professeurs sont en arrêt de cours, sauf les vacataires”. À l'université des sciences et des technologies Houari-Boumediene (USTHB), la couleur est annoncée à l'entrée de l'institut de génie civil. “Les enseignants sont en grève d'une semaine renouvelable”, a déclaré un enseignant. Son collègue nous a affirmé que la décision de reprendre le mouvement de grève est venue suite à la non-concrétisation des revendications des professeurs de l'enseignement supérieur. “Le problème ne réside pas dans l'augmentation des salaires, mais dans le statut particulier et la lutte syndicale. En 1997, le Chef du gouvernement avait promis de revoir le statut particulier et ce, avant le 17 avril de la même année. Jusqu'à présent rien n'a été fait”, a-t-il précisé en accusant le ministère de tutelle d'avoir laissé pourrir la situation. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, la grève a été suivie. Cependant, le Cnes de cette wilaya se démarque du débrayage ouvert. “L'assemblée générale, tenue hier matin, a adopté le communiqué du conseil national, et a décidé avec 38% de votants, de se démarquer de la grève ouverte. Nous maintenons les deux jours de protestation ainsi que la marche et le sit-in à l'intérieur de l'université”, ont déclaré, hier, les responsables du Cnes de Tizi Ouzou, lors d'un point de presse. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de son côté, a réaffirmé son engagement à poursuivre le dialogue et la concertation pour examiner les revendications légitimes des enseignants et sa détermination constante à œuvrer à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants. Il a annoncé, en outre, son attachement au respect du droit à l'exercice syndical dans l'espace universitaire, ainsi que sa détermination à veiller à ce que ce droit soit exercé dans le cadre du strict respect des lois de la République. Les enseignants réclament le retrait de confiance du coordinateur national Des assemblées générales ont eu lieu, hier, parallèlement à la tenue de la première journée de grève de l'enseignement supérieur lancée par le Cnes. Les enseignants ont critiqué la décision de Boukaroura, coordinateur national du Cnes, d'annuler la grève illimitée et d'opter pour deux journées de protestation. Ainsi, les enseignants de plusieurs universités dans différentes wilayas notamment Blida, Béjaïa, Oran, Sidi Bel-Abbès et dans certains instituts d'Alger, ont voté pour la grève ouverte et revendiqué le retrait de confiance du coordinateur national, M. Boukaroura. “Nous condamnons fermement les manœuvres de M. Boukaroura”, ont-ils affirmé. N. A.