Le mouvement décidé par le Cnes s'étalera sur deux jours C'est à l'issue de la réunion du Conseil national du syndicat des enseignants du supérieur (Cnes), qui a eu lieu à Tizi Ouzou, que la décision de recourir à un mouvement de protestation à partir du 13 mai, a été prise. Le ministère de l'Enseignement supérieur, de son côté, a saisi la justice. La chambre administrative de la cour d'Alger a ordonné l'annulation de la grève à laquelle a appelé le Cnes, et ce, pour non-respect de la loi 14/90 sur les activités syndicales. “Suite à la décision de la justice, nous avons décidé d'organiser deux jours de protestation et ce, à partir d'aujourd'hui. Nous voulons agir en toute légalité en respectant la décision prise par la justice”, a déclaré, hier, M. Boukaroura, coordinateur national du syndicat du Cnes, lors d'un point de presse. Il a expliqué que la décision de deux jours de protestation a été prise, jeudi dernier, lors du conseil national du Cnes, qui est session ouverte. “Nous avons décidé d'organiser les deux jours de protestation pour défendre les libertés syndicales et le droit à la grève. Nous avons décidé également d'adresser une lettre ouverte au président de la République”, a-t-il souligné. Cependant, lors de la réunion du conseil national de jeudi dernier, il y a eu une divergence d'opinion entre les coordinations centre et ouest et celle de l'Est sur le nature de la grève. Le coordinateur national a décidé d'organiser deux jours de protestation alors que les coordinateurs du Centre et de Ouest ont décidé d'aller vers un débrayage d'une semaine renouvelable, à partir d'aujourd'hui. “Nous informons nos adhérents et adhérentes que lors de la reprise des travaux du conseil national du 10 mai, les discussions ont été suspendues en fin de journée, après le refus du coordinateur national, Boukaroura, de laisser le conseil décider de la position du syndicat par un vote, à la suite de l'arrêt des cours d'Alger relatif au préavis de grève”, a souligné M. Cherbal, coordinateur du Centre. Il a précisé, par ailleurs, que la grève ouverte a été prévue par le conseil national les 23, 24 et 25 mars dernier et a été confirmée par vote à bulletin secret, lors des journées de protestation des 17,18, 23 et 24 avril dernier. “Nous appelons l'ensemble des établissements de se joindre au débrayage dès aujourd'hui”, a-t-il affirmé. Néanmoins, le conseil national condamne les recours systématique de la tutelle à la justice pour faire avorter tous les mouvements de protestation des enseignants. “Au moment où nous nous attendions à l'ouverture de négociations sérieuses, le ministère de l'Enseignement a actionné la justice”, a déclaré un membre du bureau national. Selon le coordinateur centre du Cnes, le ministre tente par tous les moyens de briser le mouvement des enseignants. “Plus que jamais, les enseignants sont appelés à se mobiliser pour faire aboutir leurs revendications justes et défendre leurs droits syndicaux, aujourd'hui menacés”, a précisé M. Cherbal. Nabila Afroun