Selon lui, les institutions chargées du contrôle des banques sont embrigadées. Le pacte économique et social n'a aucun sens, indique Karim Mahmoudi, président de la confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), sans l'implication des différents partenaires sociaux dont les syndicats autonomes. La situation de ces syndicats est qualifiée, a-t-il soutenu, d'alarmante et catastrophique car les libertés sont de plus en plus ligotées. Le président de la CCFC et les syndicats autonomes comptent saisir, a-t-il annoncé, les instances internationales comme l'ONU et l'Union européenne si “la situation perdure davantage”. M. Mahmoudi est revenu, également, sur la liquidation des banques privées l'ex-El Khalifa Bank et la Banque commerciale et industrielle d'Algérie (BCIA). Pour Karim Mahmoudi, “la Banque d'Algérie et la commission n'ont pas joué leur rôle convenablement dans la gestion du dossier de ces deux banques”, en affirmant que “le président de la République n'a rien à avoir avec l'affaire Khalifa”. Cette affaire a engendré, a-t-il expliqué, beaucoup de dégâts pour les familles des victimes puisqu'il y a eu des cas de suicides et 350 divorces. S'exprimant lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de la CCFC à Alger, M. Mahmoudi a déclaré : “il y a beaucoup de personnalités publiques qui sont impliquées dans l'affaire Khalifa, notamment via les cartes de crédits distribuées par le patron de ce groupe Abdelmoumène Khalifa.” Il a promis de faire des révélations fracassantes sur ce dossier après la fin de l'instruction judiciaire. Il a qualifié, par ailleurs, la liquidation des banques BCIA et El Khalifa “d'actes antinational”, en précisant que “Abdelmoumène Khalifa doit répondre de ses actes devant la justice algérienne et ceux, qui ont pris de l'argent, doivent rembourser”. M. Mahmoudi a estimé que “la mort du directeur général d'El Khalifa Bank est douteuse”. Et d'ajouter : “l'Ordre des experts-comptables n'a pas été ni consulté ni informé lors de la nomination des liquidateurs de BCIA et d'ElKhalifa Bank.” Les institutions chargées du contrôle des banques de la place sont embrigadées, a-t-il avoué. M. Mahmoudi estime que “le ministre des finances n'a pas de pouvoir sur les banques publiques dont la gestion obéit à des clans”. À titre d'exemple, il a cité le cas de la société Tonic Emballage qui a obtenu des crédits de 65,50 milliards de DA remboursables après cinq ans. Cette société, qui emploie aujourd'hui plusieurs personnes, est menacée d'asphyxie, car la banque lui demande de rembourser ces crédits bien qu'elle présente des garanties d'une valeur globale de 87 milliards de DA, a-t-il argué. M. Mahmoudi a dénoncé, aussi, les organisateurs du forum international des finances qu'il accuse de “plagiat car ils ont copié le programme de la CCFC”. L'organisation de M. Mahmoudi a déjà saisi le ministre des finances et celui délégué à la réforme financière pour protester contre ces pratiques “irresponsables”, dira-t-il. Elle compte saisir la justice sur les agissements de ces organisateurs, en l'occurrence Faire Trade et le Forum des finances, a-t-il averti. Faïçal Medjahed