Rien ne va plus à Algérie-Poste. Le bras de fer entre la fédération des travailleurs des postes et télécommunications affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et la fédération des chefs d'établissements d'Algérie, qui relève de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC), est en train de prendre une ampleur telle que le président de la CCFC, M. Mahmoudi, a jugé utile de dénoncer les représailles dont font l'objet les membres de l'organisation nouvellement créée. M. Mahmoudi n'y est pas allé avec le dos de la cuillère avec l'actuel premier responsable de la fédération syndicale des postes et télécommunications, qui est, selon, M. Mahmoudi, derrière ces agissements. Tout a commencé en mai 2005 lorsque des cadres d'Algérie-Poste ont décidé de mettre en place leur propre fédération et d'adhérer à la CCFC. Cette initiative n'aurait pas été du goût de l'actuel responsable de la fédération, qui a usé de son influence auprès de la direction générale d'Algérie-Poste pour que ces cadres soient écartés des postes de responsabilité qu'ils occupent au sein de cette EPIC. Ainsi, quatre membres du bureau de la fédération des chefs d'établissements d'Algérie, à savoir le président, le vice-président, le trésorier et le responsable chargé de la région Ouest, ont été rétrogradés, selon M. Mahmoudi. Ce dernier a signalé que la directrice d'Algérie-Poste a été saisie à ce propos. En vain. D'après lui, elle subirait des pressions de la part dudit responsable. Devant cet état de fait, la CCFC compte interpeller le président de la République, le chef du gouvernement ainsi que le ministre de tutelle sur cette question. Pour lui, le ministre des Postes et Télécommunications doit apporter son arbitrage pour mettre fin au monopole exercé par la fédération de l'UGTA. L'Union internationale postale sera également saisie, a-t-il averti. L'enjeu de ce bras de fer réside dans la gestion des milliards de dinars des œuvres sociales. M. Mahmoudi est revenu, par ailleurs, sur l'affaire des cadres de Khalifa incarcérés. Il a indiqué qu'ils sont en prison depuis 23 mois sans avoir été jugés alors que la détention préventive, selon la loi, ne doit pas dépasser 16 mois. « On peut les mettre sous contrôle judiciaire et leur retirer leur passeport, mais ils doivent être libérés. On doit laisser la justice faire son travail avec sérénité », a-t-il martelé. « Ceux qui sont à l'origine des scandales Khalifa, BCIA et CAB n'ont pas été inquiétés », s'est-il indigné. Le gouvernement est en train de perpétuer la même politique que celle de l'ancien chef de l'Exécutif, Ahmed Ouyahia, auquel le conférencier a fait allusion sans le citer. A cette époque, « 6300 cadres ont été jetés en prison. Près de 75% d'entre eux ont été par la suite lavés de tout soupçon par la justice », a-t-il mentionné. M. Mahmoudi a relevé, en outre, que son organisation ne reconnaît pas le pacte national économique et social signé par le gouvernement, les patrons et l'UGTA car, estime-t-il, des organisations professionnelles et les syndicats autonomes ont été exclus du dialogue qui a abouti à la signature de ce pacte.