Le Premier ministre palestinien du Hamas, Haniyeh, a proposé dans une interview, la première du genre, à un journal à Israël des contacts directs, renouvelant sa proposition d'une trêve de longue durée si l'Etat juif se retire de tous les territoires occupés depuis la guerre de juin 1967. “Si Israël se retire sur les lignes de 1967, la paix régnera”, a promis Haniyeh dont le mouvement est considéré par Israël comme une organisation terroriste. Le premier ministre a cependant éludé une question sur la charte du Hamas de 1988, qui prône la destruction de l'Etat d'Israël et l'instauration à sa place d'un Etat palestinien islamique. Il a, en outre, exigé qu'Israël débloque l'intégralité des sommes dues à l'Autorité palestinienne, alors qu'il n'a accepté que de lui remettre un cinquième de la dette sous forme de médicaments et d'aide médicale. Il s'agit de 50 à 60 millions de dollars prélevés chaque mois par Israël sous forme de droits de douanes imposés sur les produits importés en Cisjordanie et à Gaza, qui doivent être remboursés à l'Autorité palestinienne. Olmert, en visite à Washington où il tente de rallier Bush à son plan unilatéral, dit ne pas croire en la main tendue de Hamas attendant de voir l'évolution de la situation avec l'entretien qu'il doit avoir incessamment avec Mahmoud Abbas. Israël espère exploiter le bras de fer qui oppose l'Autorité palestinienne à son gouvernement aux couleurs de Hamas. La situation est explosive bien que les deux parties jurent que le terme de guerre civile ne fait pas partie du vocabulaire palestinien. Un ressortissant jordanien a été tué et neuf Palestiniens blessés lundi passé dans d'importants heurts entre forces de sécurité dominées par le Fatah et hommes armés du Hamas près du siège du Parlement à Gaza. Ces affrontements, qui ont duré plus de deux heures, sont les plus graves depuis le déploiement, il y a une semaine, d'une force paramilitaire controversée relevant du ministère de l'Intérieur contrôlé par le Hamas et présentée comme une auxiliaire de la police. Cette force paramilitaire a été contestée par Mahmoud Abbas et le Fatah. Dans le même temps, Israël poursuit sa chasse contre les activistes de Hamas dont le chef en Cisjordanie, Ibrahim Hamed, a été capturé mardi par l'armée israélienne à Ramallah. Israël a déclaré attendre des renseignements sur les réseaux de la branche armée du Hamas. D. B.