Il y a dix ans, le 22 mai 1996, disparaissait prématurément le grand militant de la culture amazighe, Haroun Mohamed, né au village de Tifrit 47 ans plus tôt. Visiblement très émus, ses compagnons de lutte se sont retrouvés ce lundi autour de sa tombe pour y déposer une gerbe de fleurs, évoquer son parcours et honorer sa mémoire Le petit Mohamed, ce fils de chahid dont le père, un sergent de l'ALN, est tombé au champ d'honneur les armes à la main, a été durant sa scolarité un élève brillant, un surdoué à qui on a fait sauter des classes. Après avoir brillamment décroché son bac, il atterrit à la fac d'Alger pour poursuivre des études de physique nucléaire et d'astronomie mais c'est dans la défense de la culture berbère qu'il va s'illustrer. Arrêté en janvier 1976, Haroun Mohamed est d'abord condamné à mort avant de voir sa peine commuée en détention à vie une première fois puis réduite à 20 ans de prison. Après onze années de séjour dans les oubliettes du pouvoir, Haroun Mohamed bénéficiera finalement d'une grâce présidentielle le 5 juillet 1987. À sa sortie de prison, la Kabylie l'accueille comme un héros et sa maison ne désemplit plus pendant des semaines. L'hommage rendu par ses amis et les militants qui se reconnaissent en lui se poursuivra jusqu'à jeudi par des conférences et des expositions. Le clou des festivités sera néanmoins pour la soirée du jeudi avec un gala sur la place Colonel-Amirouche à Akbou avec à l'affiche le groupe Idurar, Anza, Lani Rabah, le groupe GAB, Ferhat Imazihen Imoula et beaucoup d'autres. Djamel Alilat