C'est sous le signe de la relance de la culture du cerisier et de la réhabilitation de sa fête qu'a été placée la fête de la cerise, inaugurée, hier, à Larbâa Nath-Irathen et ce, en présence du ministre délégué chargé au développement rural, Rachid Benaïssa, du wali de Tizi Ouzou, ainsi que de quelques invités de marque, dont Saïd Sadi et Lounis Aït Menguellet, et de nombreux citoyens. Derrière l'aspect folklorique apparent de cette fête qui durera quatre jours, c'est un important objectif que s'est fixé l'APC de Larbâa Nath-Irathen : la relance de la culture du cerisier qui ne cesse de régresser dans la région. Pour le président d'APC, Mostefaï Chabane, cette fête constitue la meilleure occasion pour, à la fois, sensibiliser les agriculteurs sur ce projet de relance, soulever leurs problèmes devant les autorités et interpeller ces dernières sur l'aide financière et technique qu'elles peuvent apporter. Le ministre délégué chargé au développement rural, qui reconnaît que la culture du cerisier fait face à de nombreuses difficultés, expliquera, devant les nombreux présents au centre cuturel Hcen-Mzani, que “l'Etat a mis en place plusieurs dispositifs qui touchent non seulement des agriculteurs, mais tous les ruraux qui doivent s'impliquer et participer à asseoir les bases d'une économie rurale dans le cadre d'un travail intégré”. Pour le ministre, “ces dispositifs déjà existants répondent à toutes les situations, seulement, les agriculteurs ne sont pas au courant de ce qu'ils contiennent comme aide et assistance”. Et c'est justement à ce niveau que les autorités locales doivent, selon M. Benaïssa, jouer leur rôle. “Elles doivent faire un travail de fond qui consiste à expliquer et à mettre en cohérence, à organiser et rationaliser le travail”. Quant à l'Etat, ajoutera-t-il, “il est là pour accompagner cette politique, et cette politique d'accompagnement est basée sur le respect et la reconnaissance des acteurs qui affichent une volonté de changer les choses”. Une volonté en tout cas clairement affichée, hier, par les agriculteurs et les autorités locales qui se sont fixé comme objectif d'étendre de 300 hectares supplémentaires la superficie occupée par le cerisier et ce, aux côtés d'autres objectifs tels que l'augmentation de la production du merisier par les pépiniéristes et sa généralisation en tant que porte-greffe, l'introduction de nouvelles variétés de cerises et aussi le traitement généralisé contre le “capnode”. Il s'agit là d'un programme certes ambitieux, mais qui nécessite, comme l'ont souligné plusieurs élus et agriculteurs locaux, un soutien important des autorités qui ont déjà participé, à travers le FNDRA, à l'augmentation de la superficie plantée de 50 hectares, soit 10 000 arbres et un soutien de 3 millions de DA. Un soutien qui reste, toutefois, faut-il le signaler, en deçà des objectifs initialement fixés pour la période 2000-2006 durant laquelle un soutien de 7 millions de DA était prévu. Parallèlement à la relance de la culture de la cerise, c'est aussi la réhabilitation d'une fête qui a disparu depuis 32 ans qu'il s'agit de réhabiliter. D'ailleurs, pour Saïd Sadi, il est question de “retrouver un espace de convivialité et des repères culturels qui permettent aux jeunes de ne pas perdre les pratiques héritées de leurs ancêtres. Il s'agit aussi d'un prétexte pour dévoiler un certains nombre d'activités menacées dans leur existence”. Samir LESLOUS