Le conflit du Sahara occidental marque la scène politique internationale cette semaine avec l'ouverture des débats au Conseil de sécurité des nations unies. Le Conseil de sécurité, en effet, a adopté hier lundi, la résolution 1754 réitérant l'option d'un référendum d'autodétermination comme étant l'unique solution pouvant mettre fin au conflit au Sahara Occidental, dont le peuple subit les affres de la colonisation imposées par le royaume chérifien depuis plus de trois décennies (1975). La décision qui émane de l'instance onusienne ne peut être qu'un événement historique dans toute la sous-région du Maghreb où l'instauration de la paix nécessaire à toute relance et développement passe impérativement par le règlement de la question sahraouie. L'Algérie, qui a toujours dénoncé les atteintes aux droits humains, s'est félicitée de la résolution du Conseil de sécurité. "L'Algérie a accueilli avec satisfaction l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution qui réaffirme que la solution à la question du Sahara occidental réside dans la satisfaction du droit à l'autodétermination du peuple de ce territoire", a-t-il été mentionné dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères avant de rappeler que "l'Algérie se reconnaît pleinement dans la démarche de fidélité aux principes de la Charte et de la doctrine pertinente des Nations unies, renforcée de manière conséquente aujourd'hui par le Conseil de sécurité des Nations unies". Afin de permettre une meilleure mise en application de la résolution onusienne, l'Algérie, par le biais du ministère des Affaires étrangères, invite le Maroc et le Front Polisario à adhérer à la démarche prescrite par le Conseil de sécurité et à saisir l'occasion qui leur est ainsi offerte pour s'engager de bonne foi dans un processus sérieux de règlement du conflit qui les oppose, dans le cadre des Nations unies, et conformément aux résolutions pertinentes de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies, ainsi qu'à la légalité internationale". A travers la résolution qui vient d'être adoptée, c'est les recommandations du plan Baker sur le processus de paix au Sahara occidental qui viennent d'être entérinées. L'ancien secrétaire d'Etat américain, pour rappel, a toujours soutenu l'idée de la tenue d'un référendum d'autodétermination pour le règlement définitif du conflit sahraoui. Option à laquelle adhère le Front Polisario depuis longtemps déjà. Et la partie marocaine, à travers la résolution 1754 vient d'être déboutée par la haute instance des Nations unies. Le royaume chérifien, au lieu d'une consultation sur l'autodétermination, a proposé un autre projet ne consacrant que l'autonomie des territoires sahraouis. Proposition que ni le peuple sahraoui ni la communauté internationale dans sa grande partie, n'a acceptée. Le Front Polisario, à la veille de l'ouverture du dossier sahraoui par le Conseil de sécurité, a dénoncé l'attitude de certains gouvernements occidentaux qui se sont mis du côté marocain. "La position des Etats-Unis, de la France et de l'Espagne soutenant le plan d'autonomie proposé par le Maroc est regrettable", a déclaré le week-end dernier l'ambassadeur sahraoui à Alger. Pour le peuple sahraoui, dans son ensemble, et le Front Polisario, en particulier, le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation, et le début du règlement de cette question commencera inévitablement par la reconnaissance par la partie marocaine de la souveraineté du peuple sahraoui et l'exclusion de toute idée d'annexion des territoires au royaume marocain.