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Quelle stratégie de sortie de crise ?
Publié dans Liberté le 27 - 02 - 2003

Le peuple algérien qui a accueilli avec enthousiasme les perspectives prometteuses de la démocratie et de l'économie de marché voilà plus de dix ans, connaît aujourd'hui une grande déception, plus fortement ressentie depuis les élections présidentielles d'avril 1999.
Au moment où le pays dispose de fortes potentialités de sortie de crise, le désespoir gagne chaque jour davantage, toutes les couches de la population. Ce désespoir une fois généralisé et fortement installé débouchera fatalement sur des soulèvements, des manifestations, des émeutes, des grèves et la recrudescence des actes terroristes.
Comme les obstacles au succès sont plus d'ordre politique que d'ordre géographique ou structurel, cela met une plus grande responsabilité directe sur les personnes qui ont la capacité d'apporter le changement. Cette responsabilité doit être assumée en dégageant des perspectives d'avenir qui prouvent de façon convaincante que si le quotidien est difficile, l'avenir pourrait être prometteur.
L'Histoire n'a jamais pardonné à ceux qui ont senti venir le danger et qui n'ont rien fait pour l'endiguer.
Les perspectives de déblocage de cette situation pourront venir de la prochaine élection présidentielle de 2004, si un travail préparatoire est accompli pour faire que l'élection présidentielle d'avril 1999 soit la dernière du système prévalant et que celle de 2004 soit la première du nouveau système à mettre en place.
Si nous sommes convaincus du caractère crucial de la prochaine élection présidentielle pour le développement futur de notre pays dans la stabilité sociale et le progrès économique, il nous faut étudier les perspectives de son organisation. Pour cela nous proposons des réponses à trois questions :
- L'Algérie peut-elle organiser des élections conduisant à la sortie de crise ?
- Comment les élections doivent-elles être gérées?
- Quel programme de sortie de crise ?
L'Algérie peut-elle organiser des élections conduisant à la sortie de crise ?
Il faut bien prendre conscience d'une vérité, à savoir que l'organisation d'une élection “propre” sera difficile et contestable avec la candidature du président de la République en exercice. En effet, le président en exercice est arrivé au pouvoir en tant que candidat unique. Il a accaparé, de manière exclusive, des moyens lourds de la communication avec la population que sont la Télévision et les Radios.
La Télévision nationale n'a-t-elle pas déjà commencé à faire des commentaires sur le rendez-vous de 2004 et au journal de 20 heures, s'il vous plaît !
Ne profite-t-on pas de l'état de siège pour exiger des autorisations pour la tenue de simples séminaires ? Il dispose de tous les rouages de l'administration, aussi bien au niveau central que local. Ces rouages lorsque inféodés, comme c'est le cas, forment l'outil de succès le plus efficace aux élections.
Il dispose d'un alibi grâce à l'allégeance des partis les plus présents dans les institutions de l'Etat : le Front de libération national (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND). Il dispose des moyens financiers du budget de l'Etat pour acquérir l'appui de plusieurs organisations de la société civile.
D'autant plus que nous assistons, depuis avril 1999, à la mise en place d'un totalitarisme à deux canaux : au niveau de l'Exécutif et au niveau du Parlement. Au niveau de l'Exécutif, c'est le “totalitarisme médiatisé par l'utopie” et “la démocratie directe” : discours populiste, présence forte à la télévision, contrôle de l'information et de la presse publique, affaiblissement du gouvernement et du Parlement, refus d'écoute des institutions d'intermédiation de la population. Au niveau du Parlement, c'est l'autoritarisme par un consensus artificiel regroupant des segments de l'établissement en place et des opportunistes politiques qui forment ainsi une coalition de circonstance sans poids idéologique et qui ferment la porte devant ceux de leurs collègues qui veulent faire jouer au Parlement le rôle que lui consacre la Constitution.
Mais il faut bien noter qu'avant avril 1999 et après cette date, la société algérienne continue d'être traversée par des courants nés de la double transition économique et politique. Les forces apparues dans la société avec la libéralisation du commerce extérieur agissent pour se faire une place sur l'échiquier politique ; d'autant plus que les possibilités offertes par une libéralisation de l'économie mal maîtrisée (commerce extérieur, privatisation) favorisent la corruption avec ses conséquences sur l'organisation de la société. De plus, les effets sociaux négatifs des changements intervenus se manifestent par la paupérisation des intellectuels qui devraient former la locomotive des forces de progrès et qui se trouvent marginalisés par l'apparition de “nouveaux riches” et l'arrogance des gouvernants. D'où une perte de la valeur du travail sur le plan économique et une perte des valeurs morales sur le plan social. Dans un tel état de fait, la majorité silencieuse observe une hostilité sourde au régime que certains cherchent à traduire comme une apathie et un désintérêt à la politique telle qu'elle est exercée. Il y a, certes, la lancinante préoccupation du règlement du problème personnel : acquérir un logement, s'assurer d'un emploi stable ; en un mot : profiter du clientélisme et de la cooptation pour s'en sortir malgré l'appauvrissement généralisé et l'insécurité.
Mais si plus de la moitié de la population ne participe pas aux élections et si une région entière y est absente, ce n'est ni apathie ni désintérêt, mais l'expression d'un manque de confiance dans la gestion des élections.
Le suivi, quasiment sans faille, de la grève générale est venu confirmer le manque de confiance dans l'Etat.
Dans de telles circonstances, la candidature du Président en exercice mettrait en péril toute avancée vers la solution à la crise, mais son retrait n'est pas suffisant parce que les conditions actuelles peuvent déboucher sur un vote sanction comme ce fut le cas en décembre 1991.
D'où la nécessité de répondre aux deux autres questions.
Il faut bien noter qu'en quarante ans d'exercice du pouvoir en Algérie, aucun président n'est arrivé à la fin de son mandat après sa réélection !
A jeudi prochain pour la suite de la réponse à notre question ; entre-temps, travaillons toutes et tous à élargir la base du dialogue sur l'avenir de l'Algérie.
A. B.


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