La candidature annoncée de Bouteflika pour 2004 n'est pas une surprise en soi, dans la mesure où depuis plusieurs mois, toutes ses activités ont été centrées autour de cet objectif. Bouteflika a utilisé la diplomatie algérienne de façon débridée à cette fin, comme il a fait usage des visites à l'intérieur du pays, usant et abusant de la démagogie, du populisme et de l'incantation pour cette unique fin, mobilisant sous les moyens de l'Etat. Promesses non tenues, réformes en panne, situation sociale explosive, peuple paupérisé et misérable avec des caisses de l'Etat jamais aussi pleines, répression féroce d'un mouvement citoyen national dans une région traitée par le mépris et laissée au bord de la faillite socioéconomique, voilà de façon succincte le bilan d'un mandat présidentiel qui a échoué lamentablement. Et tout cela avec une compromission sans nom avec un islamisme intégriste auquel il a ouvert ses bras pour une réconciliation indigne, faisant fi du devoir de mémoire vis-à-vis des victimes du terrorisme et du danger mortel d'une issue théocratique moyenâgeuse. Fi du devoir de mémoire également, avec la visite du président Chirac, acceptant sans sourciller le parallèle entre les martyrs du 1er Novembre et les harkis et autres chantres de l'Algérie française. Il n'a attendu que le “blanc-seing” formulé à cette occasion pour afficher sans honte sa candidature, après avoir, toute honte bue, quémandé celui de Bush en bradant les richesses nationales de l'Algérie et en courbant une échine vassale devant la guerre annoncée contre le peuple irakien. Tout en s'opposant fermement à cette candidature du toupet et du mépris, le peuple algérien est en mesure d'exiger un bilan de ce mandat de l'incurie. A. B.