Cette décision est attendue par la population de la wilaya d'El-Tarf, notamment par le mouvement associatif. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, vient de mettre fin aux fonctions de M. Djillali Araâr, wali d'El-Tarf. C'est ce qu'a indiqué un communiqué de la présidence de la République. Cette décision est attendue depuis bien longtemps par la population de la wilaya d'El-Tarf ainsi que par le mouvement associatif, au vu de sa gestion de la wilaya qui est qualifiée, du reste, de catastrophique et ce, depuis qu'il a pris les rênes en août 2002. Le limogeage de M. Araâr Djillali n'est, de l'avis des citoyens interrogés hier, qu'“une justice rendue à la population de cette wilaya de l'arrière-pays qui continue de vivre dans la paupérisation totale”, en dépit de l'injection depuis le 29 juin 2003 par le premier magistrat du pays d'une coquette somme de 620 milliards. D'ailleurs, les enquêtes menées tous azimuts par des officiers de la gendarmerie dépêchés de la Ve Région militaire et secondés par des experts en finances et en économie ont permis de relever de nombreux griefs contre le wali d'El-Tarf. Signalons au passage qu'au moins quatre directeurs exécutifs et des responsables locaux complices ont été éclaboussés dans plusieurs affaires de passation de marchés publics, sans tenir compte de la réglementation qui les régit, trafic d'influence, corruption, abus de pouvoir, connivence avec des personnalités influentes pour leur céder des lots de terrain au dinar symbolique. L'ex-wali a été, faut-il le rappeler, dénoncé par un investisseur qui lui aurait accordé à titre personnel un prêt de 1,2 milliard pour bénéficier de largesses de son administration. Les secteurs de l'éducation, de l'agriculture et de l'hydraulique sont les plus touchés par des affaires douteuses menées durant l'ère de Djillali Araâr. Pour le secteur de l'éducation, l'on peut citer le cas où certains élèves d'établissements du moyen, du secondaire suivent des cours debout faute de tables et de chaises, absence de chauffage, infrastructures délabrées alors que des milliards de ce secteur sont gelés ou tout simplement dilapidés. Des griefs qui ont été dénoncés par la presse locale à maintes reprises. Des journalistes et correspondants ont été poursuivis en justice pour avoir mis au grand jour cette gestion abracadabrante d'une wilaya qui a besoin de se hisser au rang de ses semblables. Les projets programmés traînent en longueur dans presque tous les secteurs... Il est à rappeler qu'un membre de l'APW d'obédience FLN ayant dénoncé ces abus a vu dans la localité de Kous, commune de Chatt, une façade du logement de son fils défoncée au bulldozer sur ordre du président de l'APC de Chatt sans doute sur injonction du wali, et le déploiement devant son domicile d'une armada de policiers et de gendarmes. La nouvelle faisant état du limogeage du wali s'est répandue comme une traînée de poudre. Elle a été favorablement accueillie par la population et le mouvement associatif. Comme nous l'avons signalé à plusieurs reprises, le dossier de l'ex-wali d'El-Tarf est entre les mains de la justice, un dossier qui fera incontestablement date. Sur le plan du développement, la wilaya d'El-Tarf, malgré les potentialités aquatique, forestière, agricole, etc., qu'elle recèle, n'a pas avancé d'un iota. Tahar B.