Plusieurs hauts responsables de la wilaya ont été entendus avant-hier par les magistrats de la Cour suprême sur l'affaire du désormais ex-wali d'El-Tarf. L'ex-premier responsable de la wilaya a été entendu pendant plusieurs heures. À l'issue de ces auditions, deux directeurs exécutifs ont été placés sous mandat de dépôt vu les nombreux griefs retenus contre eux par les juges, alors que l'ex-wali est sous le coup d'un contrôle judiciaire. Il s'agit notamment du directeur de l'habitat et de la DLEP. Ce dernier assume les mêmes fonctions dans la wilaya de Guelma. Il n'a été affecté dans cette wilaya qu'après les enquêtes qu'a connues la wilaya d'El-Tarf de janvier à juin derniers. L'ex-wali a été entendu, entre autres, sur l'affaire de la sablière de Réghia dans la commune de Boutheldja et du lycée de Chebaïta où il aurait touché des pots-de-vin de la part d'un investisseur pour avoir sa bénédiction dans l'octroi de marchés douteux et juteux. Par ailleurs, nos sources indiquent que plusieurs membres de la famille d'Araâr Djillali, notamment son épouse, son fils, des parents, etc., ont été aussi auditionnés pour avoir touché des chèques relatifs au prêt cédé par un investisseur de 1,2 milliard de centimes. Pour sa part, un membre de l'APW, Belaïd — celui qui avait dénoncé il y a une année ces malversations, la dilapidation des biens publics, les attributions de marchés sans conformité aux critères qui les régissent, en envoyant des lettres au président de la République et au responsable de la gendarmerie, a été libéré. Le magistrat instructeur lui a signifié qu'il n'est concerné ni de près ni de loin par cette affaire. Le président de l'APW d'El-Tarf, qui avait cautionné les actions du wali, a été entendu dans le cadre de la même affaire. Le mouvement associatif, ainsi que la population locale ont exprimé, hier, leur opinion en une seule phrase très significative : “Bouteflika nous a rendu justice à deux reprises. Primo, il avait radié à vie l'ex-wali d' El-Tarf, Rouibah, en 2000. Secundo, ce limogeage d'Araâr Djilali, qui s'est caractérisé durant sa gouvernance par une ruée vers l'or.” Pour sa part, un cadre de la wilaya, qui a voulu garder l'anonymat, a indiqué : “Araâr a eu ce qu'il méritait, la décision du Président ne prête à aucune équivoque, il a tout simplement libéré cette wilaya martyre de la mauvaise gestion de sa gouvernance par leurs agissements malhonnêtes.” Un directeur, victime de son abus d'autorité, a tenu à préciser que “les gens malhonnêtes paieront un jour ou l'autre, surtout ceux qui travaillent sous un Président qui aime son pays et son peuple. Bouteflika est clément, généreux avec ceux qui ont l'Algérie au cœur”. Tahar B.