Sept firmes italiennes s'intéressent à la privatisation des entreprises algériennes. Le Premier ministre italien, Romano Prodi, effectuera une visite de travail de deux jours les 14 et 15 novembre prochains à Alger. Cette visite revêt, selon les responsables italiens, un caractère particulier car elle intervient à quelques mois de l'installation du nouveau gouvernement italien. Le séjour actuellement à Alger du secrétaire d'Etat au Commerce international italien, M. Mauro Agostini, se veut une préparation de l'arrivée du M. Prodi. M. Agostini a rencontré le ministre algérien de la PME-PMI. L'Italie accorde, en effet, un intérêt important au secteur de la PME. Un mémorandum d'entente sera prochainement signé entre les deux pays. Il vise à mettre en œuvre un partenariat dans ce secteur où l'expérience italienne a fait ses preuves à travers le monde. Un accord de collaboration devrait être également signé entre une société financière italienne dénommée Simes et un organisme financier pour le cofinancement par le biais d'instruments techniques, de projets de joint-ventures à créer en Algérie. L'autre domaine qui intéresse les Italiens a trait à la réalisation des infrastructures et les gros ouvrages. “L'objectif est de créer un tissu de PME et de joint-ventures autour des projets de gaz et de ces infrastructures à travers des initiatives communes des deux systèmes économiques”, soulignera M. Agostini qui a animé hier une conférence de presse au siège de l'ambassade à Alger. Dans les relations entre les deux pays règne, selon le secrétaire d'Etat italien, un climat de confiance. Il n'est pas un hasard si l'Etat algérien a invité l'Italie à être l'hôte d'honneur de l'Algérie à la Foire internationale d'Alger en juin 2007. L'Italie, indiquera le conférencier, suit de près les réformes en Algérie et s'intéresse aussi au processus de son adhésion à l'OMC et aux privatisations. Pour ce volet, 7 entreprises italiennes ont, affirmera Son Excellence, l'ambassadeur d'Italie à Alger, exprimé leur intérêt pour la privatisation des sociétés algériennes. Les négociations se poursuivent toujours. L'une d'elles s'est d'ores et déjà engagée, ajoutera-t-il, pour une prise de participation dans le capital de la Cnan. L'ABI (banque italienne) sollicitera par ailleurs l'Etat algérien pour jouer un rôle actif en Algérie. À ce propos, un travail de collaboration a été entamé par l'ABI avec l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) pour la formation du personnel bancaire algérien dans des banques italiennes en Italie. Abordant le projet du projet Galsi, le deuxième Gazoduc qui reliera l'Algérie et l'Italie via la Sardaigne dont la première phase été achevée, l'ambassadeur a annoncé que les travaux commenceront avant la fin de l'année 2007. Le premier accord portant entre autres, sur la répartition commerciale a été paraphé. Les premières évaluations du projet ont été, pour rappel, effectuées. Selon le secrétaire d'Etat au Commerce international italien, l'Italie a investi pour un montant de 5,9 millions d'euros en 2005 contre 2,3 millions d'euros durant les années précédentes. L'Algérie est, rappelle-t-on, l'un des principaux fournisseurs de l'Europe en gaz avec près de 60 milliards de m3/an à travers les deux gazoducs qui existent déjà et par le GNL, transporté par méthaniers. Avec l'Italie, l'Algérie est reliée par le gazoduc Enrico Mattei via la Tunisie et par lequel transitent environ 24 milliards de m3/an. L'Algérie assure 36% de la demande globale de l'Italie en gaz. Les importations algériennes à partir de l'Italie ont atteint 958 millions de dollars durant le 1er semestre 2006, soit une évolution de près de 21%. Les exportations algériennes, en revanche, pendant la même période ont dépassé les 3,7 milliards de dollars en baisse de 14%. La balance commerciale est estimée à 2,8 milliards de dollars pour un taux de couverture de 396 millions de dollars. Badreddine K.