Le Chef du gouvernement a indiqué mardi que le “le Président a d'autres priorités”. La révision de la Constitution devrait désormais se conjuguer à “l'improbable”, c'est du moins ce qui ressort des déclarations du Chef du gouvernement qui semblait un temps être le plus pressé pour aller vers l'amendement en élaborant une proposition et, celle faite, hier, par le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur. Deux voix officielles qui ont écarté la précision de la date du référendum que le président de la République avait annoncée avant la fin de l'année. Pour M. Belkhadem, qui parlait dans l'émission Tahaoulat de la Radio nationale, avant-hier mardi, la non-précision de la date, et donc hypothèse d'un report qui ne dit pas son nom, est motivée par la question des priorités dans le calendrier présidentiel. “Le Président a d'autres priorités”, a-t-il souligné. Cela tout en maintenant sa position sur la nécessité de la révision de la Constitution pour clarifier les prérogatives au sommet du pouvoir. Le même argument, mais en plus clair, est repris par le ministre de l'Intérieur qui évoque “un problème” compte tenu des deux échéances, législatives à la fin mai, et les locales au mois d'octobre 2007, qui ne peuvent logiquement être chamboulées. Le ministre en charge justement de l'organisation de la consultation évoque des difficultés en termes techniques pour repousser la date du référendum à la date ou période prévue par le président de la République lorsqu'il avait proposé son projet. “Cela sera difficile de le (référendum) tenir avant la fin de l'année parce qu'il y a des délais concernant la convocation du corps électoral qui doit se faire 45 jours avant. Cela me paraît difficile avant le 31 décembre, mais bon ! On verra bien”, a affirmé M. Yazid Zerhouni. Selon les observateurs, ces deux sorties simultanées ont pour but de préparer le terrain, l'opinion publique au report de la consultation sur la révision de la Constitution. C'est donc quasiment sûr que le projet ne sera pas à l'ordre du jour avant la fin de l'année en cours. Mais il n'est pas exclu que le référendum soit programmé au cours de l'année 2007. Selon des informations crédibles, des responsables auraient suggéré de choisir une date entre les prochaines élections législatives et les élections locales. D'autres songent plutôt à la fin 2007 ; un report d'une année qui trouverait justification dans la crainte de trop bousculer le calendrier électoral déjà établi. Ce qui est sûr, c'est qu'officiellement, à partir de ces déclarations, le report du référendum portant révision de la Constitution fait consensus. D'où le silence pesant des partis qui ont les premiers applaudi et soutenu le projet présidentiel, et qui aujourd'hui se couvrent de l'alibi qui veut que “seul le premier concerné, à savoir le président de la République, est habilité à décider de l'opportunité et du moment d'organiser la consultation populaire”. Et se prononcer aujourd'hui sur l'éventuel report ne signifie pas moins que le “premier concerné” a donné son accord. Cela d'autant plus que les deux personnalités sont membres du gouvernement et considérées proches du président Bouteflika. Cela est d'autant plus vrai que M. Belkhadem a eu déjà à surprendre tout le monde en anticipant sur des décisions du Président. C'est presque au nom du Président, rappelle-t-on, qu'il avait annoncé la révision constitutionnelle avant son annonce officielle. Nous sommes dans le même cas de figure. Faudra-t-il alors faire comme les partis de l'alliance, attendre que le Président annonce le report ? Djilali B.