Le nouvel acquéreur aurait même déposé sa demande de retrait auprès de l'EGT Annaba à la fin du mois dernier. Cette décision est intervenue huit mois seulement après sa privatisation. Plus de huit mois après sa privatisation, l'hôtel d'Orient d'Annaba ne devrait pas tarder à revenir dans le giron de l'EGT Annaba à laquelle il appartenait. C'est en tout cas ce qu'indiquent des sources proches du dossier qui ont affirmé que l'acquéreur de l'hôtel aurait émis son intention de se retirer. Il aurait même déposé sa demande de retrait auprès de l'EGT le 22 octobre dernier, chose qu'on n'a pas pu confirmer auprès de l'intéressé qui nous a rétorqué : “Je n'ai rien à dire. Je n'ai pas à vous confirmer ou infirmer mon retrait. C'est à l'EGT de vous donner cette information.” Le directeur général, M. Hamaï, étant en mission, nous n'avons pu prendre attache avec un autre responsable de l'entreprise étatique. Les raisons de cette décision seraient l'imbroglio dans lequel il s'est retrouvé depuis l'acquisition de cette infrastructure hôtelière 3 étoiles — construite il y a plus d'un siècle — très connue dans la région. En effet, le nouveau propriétaire n'a pas encore eu l'acte de propriété, ce qui l'empêche d'avoir un registre du commerce. Une situation qui s'est répercutée sur les 29 travailleurs de l'hôtel qui ne peuvent être déclarés dans ce cas. Ainsi, du 13 février 2006 au 12 juin 2006, ils ont travaillé sans protection sociale. Il a fallu l'intervention des autorités locales pour obliger le propriétaire de l'hôtel de prendre une assurance temporaire pour ses employés. Celle-ci a été établie sur la base de l'acte de vente. L'acte de propriété serait l'os à cause duquel cette privatisation est sur le point d'échouer. Nos sources précisent que la privatisation a été faite dans l'improvisation sans préparation des modalités de vente. Il s'avérerait qu'il y a un grand litige concernant la propriété de la bâtisse et l'assiette. Par contre, d'autres sources proches de l'EGT précisent que cette entreprise étatique n'a pas voulu octroyer d'acte de propriété à cause du non-payement par le nouvel acquéreur de la somme totale de la vente. Il aurait déposé seulement 30% (l'hôtel aurait été cédé pour 20 milliards de centimes). Maintenant, si le retrait de l'acquéreur est officialisé, il perdra d'office la caution de bonne exécution qu'il avait déposée dès l'officialisation de la vente en février dernier. Concernant les travailleurs de l'hôtel d'Orient, il s'avère qu'ils seraient satisfaits de l'échec de la privatisation comme nous l'a indiqué l'un d'eux : “Notre hôtel est dans un total délabrement depuis qu'il a été vendu. Sa situation se dégrade de plus en plus et si ça continue nous allons directement vers sa fermeture totale comme ça a été le cas de l'hôtel de Nice qui n'existe plus depuis plus de cinq ans. Nous voulons qu'une commission se déplace pour faire une enquête sur la situation catastrophique dans laquelle nous nous retrouvons.” Et d'ajouter : “Nous ne sommes pas contre le principe de la privatisation ni d'ailleurs contre l'acquéreur que nous n'avons d'ailleurs jamais rencontré mais ça ne peut pas continuer comme ça. Si une solution rapide n'est pas trouvée rapidement nous allons faire grève et nous sommes prêts à aller loin. Pour nous, il n'y a pas d'autres choix que de revenir à l'EGT Annaba, la seule qui peut s'occuper de notre hôtel.” Salim Koudil