Une correspondance émanant du cabinet de la Présidence les invite à persister dans leur démarche revendicative auprès de l'administration. Les employés de l'hôtel d'Orient d'Annaba, qui n'ont cessé de s'inquiéter sur leur sort suite au retrait du nouvel acquéreur de leur outil de travail dans le cadre de la privatisation, ont été destinataires récemment d'une correspondance de la Présidence de la République. La lettre, qui leur a été adressée sous seing du cabinet de la Présidence, au moment où ils entament leur quatrième semaine de sit-in devant l'hôtel Seybouse International, les invite à persister dans leur démarche revendicative auprès de l'administration, et même de l'instance judiciaire s'il le fallait. Ce qui a été considéré par les travailleurs concernés comme une forme d'encouragement. Cette réaction de la part de la plus haute instance du pays n'est pas en commune mesure avec celle des autorités locales, lesquelles n'ont donné aucune suite à leur démarche de protestation malgré les demandes d'audience adressées notamment au wali d'Annaba. Les travailleurs de l'hôtel déclarent que l'attitude des responsables à leur égard les a davantage désespérés, surtout que la situation de l'établissement qui est des plus floues n'a pu leur être expliquée par qui que ce soit. La seule information qu'ils ont concerne le désistement du repreneur. Devant cet état de fait, ils demandent leur retour dans le giron de l'EGT Est. Ils se plaignent qu'au lieu d'une prise en charge de leurs préoccupations majeures, les autorités locales s'évertuent à juguler plutôt leur mouvement de revendications. Ils en veulent pour preuve la convocation qui leur a été adressée par les services de police, lesquels leur ont ordonné de ne plus observer leur sit-in devant l'entrée de l'hôtel, où se trouve le siège de l'EGT Est. La notification de l'injonction répercutée par les policiers fait état de la gêne occasionnée par ce “mouvement de protestation pacifique”, comme constaté par huissier, à la bonne marche de l'établissement cité. En attendant, les Annabis assistent tous les jours au rassemblement des travailleurs de l'hôtel d'Orient munis de leurs banderoles revendicatives et s'interrogent sur le silence des responsables. A. Allia