L'investissement arabe en Algérie en 2005 est estimé à environ 1,3 milliard de dollars. Sur les neuf premiers mois de l'année 2006, il a atteint 824 millions de dollars. C'est du moins ce que nous a révélé hier une source proche du Forum des chefs d'entreprise. Entre 2000 et 2006, plus de 227 projets d'investissement arabe ont été recensés, dont 174 projets en IDE et 53 de partenariat. Le FCE, faut-il le rappeler, est chargé d'organiser le 10e congrès de l'Union des hommes d'affaires arabes qui se tiendra du 17 au 19 novembre 2006. Cet événement, qualifié d'“important”, sera placé sous le haut patronage du président de la République et avec le soutien du Chef du gouvernement. Le Forum des chefs d'entreprise organise, mercredi prochain, une conférence de presse sur l'état d'avancement des travaux préparatoires. Dans ce cadre, le président du FCE communiquera aux organes de presse des éléments d'information concernant les déplacements effectués par la délégation du forum dans les pays arabes, au cours des mois de septembre et d'octobre passés, à l'effet de promouvoir cet événement consacré principalement à l'investissement arabe en Algérie et qui est de nature à accroître le développement des relations économiques plus denses et plus diversifiées entre les entreprises algériennes et les entreprises des autres pays arabes. L'intérêt grandissant des hommes d'affaires arabes pour le marché algérien en termes d'investissement vient du constat de réussite de certains projets réalisés par des groupes arabes, à l'image d'Orascom dans les télécommunications et le ciment, Wataniya, Sidar et des laboratoires pharmaceutiques jordaniens et saoudiens. Du coup, l'Algérie est devenue, au même titre que le Maroc et la Tunisie, un terrain d'accueil des investisseurs des pays arabes. Koweït, Arabie Saoudite et Egypte totalisent à eux seuls plus de la moitié de l'ensemble des IDE réalisés en Algérie en 2005. Des manifestations d'intention du groupe émirati Emmar de redessiner la façade d'Alger (estimation de 15 à 20 milliards de dollars), de construire des infrastructures hôtelières de 20 000 lits, celles du Saoudien Sidar de réaliser 5 000 lits à injecter au secteur touristique… C'est le signal fort de l'attrait de l'Algérie pour les investisseurs arabes en général. La saturation de l'investissement dans leurs pays respectifs pousse nombre de ces hommes d'affaires à étudier comment réinvestir ailleurs, la manne générée par les hydrocarbures, évaluée à plus de 400 milliards de dollars, et c'est tout naturellement qu'ils se tournent vers les pays du Maghreb qui présentent cet avantage géostratégique et à la recherche d'investissements durables. L'Algérie, dont le climat des investissements s'est amélioré, mais qui reste tout de même à parfaire, se doit d'être compétitive en matière d'attractivité de ces capitaux. Meziane Rabhi