Le programme d'espacement des naissances n'a pas atteint les objectifs attendus. Les femmes des milieux ruraux ne sont pas aussi faciles à convaincre et surtout à contacter. En constante baisse depuis plusieurs années, le taux d'accroissement de la population de la wilaya de Médéa est passé de 3% à moins de 1,5%, selon plusieurs sources statistiques. Parmi les nombreux facteurs explicatifs de cette importante baisse, le facteur lié à l'application du programme d'espacement des naissances reste le plus déterminant. Bien qu'il concerne le couple d'une manière générale, le programme s'adresse en premier lieu aux femmes mariées. Cependant, la natalité reste relativement élevée dans les zones rurales où les femmes ne sont pas facilement captées par les structures de santé. L'élargissement des prestations du programme de planning familial aux zones rurales a requis une coordination des actions entre les services de la santé et de l'agriculture. S'inscrivant dans le cadre d'un programme inspiré par le Fonds des Nations unies pour la population (Fnup), le programme repose sur la sensibilisation des femmes rurales sur la nécessité d'adopter une méthode contraceptive et de suivre certains conseils relatifs à l'hygiène du milieu. C'est ainsi que le volet relatif à la santé reproductive a été intégré aux autres activités de vulgarisatrices, celles-ci ayant plus de contacts directs avec les populations ciblées par le programme d'espacement des naissances. De ce fait, elles s'emploient à faire connaître les différentes méthodes contraceptives aux femmes en âge de procréer et à convaincre leurs familles à les autoriser à se rendre dans les structures de santé. De nos jours encore, les accouchements qui surviennent dans de nombreuses zones rurales n'ont pas lieu en milieu assisté. les parturientes, souvent usées par des grossesses répétées, continuent de se “faire délivrer” par des matrones, en dépit des risques qu'elles courent. Alliant les arguments de persuasion aux moyens que les populations de ces zones peuvent avoir pour améliorer leur niveau de vie, les vulgarisatrices de l'agriculture expliquent à leurs interlocutrices les possibilités d'aide qui leur sont offertes à travers les divers fonds mis en place dans le cadre du PNDA. Parmi les fonds qui intéressent ces catégories, il est explicité le rôle du Fonds national de promotion de l'artisanat traditionnel qui vise à financer les projets de mise en valeur de proximité. Ce fonds a permis de retenir une trentaine de projets qui recevront les moyens financiers pour l'acquisition des équipements et de l'outillage nécessaire pour la création de petites activités portant sur le petit élevage et l'apiculture. Cependant, les services impliqués dans la vulgarisation de la santé reproductive s'interrogent sur le suivi de ce programme. Car celui-ci, ayant été lancé en 2002, doit s'achever avant la fin de cette année. M. El-Bey