Confronté à une cohabitation difficile avec les démocrates pendant les deux dernières années de son mandat, George W. Bush s'est dit jeudi “ouvert à toutes les idées et toutes les propositions” sur l'Irak. La défaite de son parti, qui a perdu le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat, a marqué l'échec de cette stratégie qui consistait à lier le dossier irakien à la “guerre contre le terrorisme” et au réseau Al-Qaïda. “Je pensais que (...) les Américains comprendraient l'importance des impôts et l'importance de la sécurité”, a expliqué M. Bush au lendemain du scrutin. Le premier compromis est immédiatement tombé. Bush s'est séparé de secrétaire à la Défense, symbole de l'échec irakien et dont la démission était réclamée depuis des mois par les démocrates et plusieurs généraux à la retraite. Passé le temps de la déception, le patron de la Maison-Blanche s'est attelé à prendre de vitesse les démocrates sur certains points cruciaux avant qu'ils ne prennent les commandes des deux Chambres du Congrès en janvier prochain. Il a décidé de soumettre à nouveau la nomination de John Bolton comme ambassadeur aux Nations unies, qui occupe ce poste provisoirement depuis août 2005, suite à une nomination par décret. Celle-ci n'est valable que le temps de la législature en cours. Pour être reconduit, M. Bolton doit à présent être confirmé par le Sénat. George Bush entend profiter des quelques semaines où les républicains sont encore majoritaires avant les passations des pouvoirs pour obtenir également la confirmation de Robert Gates. Ce dernier est le nouveau secrétaire à la Défense après le limogeage de Donald Rumsfeld, visage impopulaire de la guerre en Irak et première victime collatérale de la défaite des républicains. Cependant, cette tentative a peu chances de réussir, surtout pour John Bolton, qui fait l'objet de contestations au sein même des républicains. La Maison-Blanche argumente sa requête par le fait qu'il s'agissait de ne pas avoir de vacances au poste d'ambassadeur : “Jetez un œil à tout ce qui figure à l'agenda du Conseil de sécurité et qui est essentiel à la paix et à la sécurité dans le monde : l'Iran, l'Irak à venir, la Corée du Nord, le Soudan, des questions concernant le Proche-Orient”, a déclaré le porte-parole du département d'Etat Sean McCormack. R. I./Agences