Même si elle n'a pas été officiellement autorisée, la marche nationale du FFS a été “tolérée” comme prévu jeudi à Tizi Ouzou. Prévue à 11 heures, la marche aura finalement débuté avec une demi-heure de retard, et la procession humaine s'est alors ébranlée du stade du 1er-Novembre pour rallier le siège de l'APW de Tizi Ouzou, et ce, en sillonnant quelques artères principales du centre-ville. Arborant des portraits du regretté Rabah Aïssat, président de l'APW de Tizi Ouzou assassiné, rappelons-le, le 12 octobre à Aïn Zaouïa, son village natal, et exhibant fièrement l'emblème national, la foule aura manifesté calmement pour condamner énergiquement l'odieux attentat ayant coûté la vie à Rabah Aïssat, tout en exigeant “une commission d'enquête internationale” pour faire toute la lumière sur ce lâche assassinat. 500 manifestants, selon les services de sécurité, plus de 2 000, selon les responsables du FFS, mais qu'importe l'habituelle “guerre des chiffres” car l'essentiel est que cette marche populaire aura respecté son caractère pacifique pour dénoncer aussi “la violence d'où qu'elle vienne et qui continue à semer la terreur dans notre pays”. De nombreux hauts cadres du parti d'Aït Ahmed étaient présents au rendez-vous, à l'image de Ali Laskri, secrétaire national du FFS, mais aussi Karim Tabbou, Ahmed Djeddaï, Rabah Brahimi et de nombreux autres militants et élus du FFS venus des quatre coins des wilayas de Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès, Bouira, Alger, voire même de Ghardaïa, ont sillonné les principales artères de la ville pour scander les slogans déjà bien connus tels que “Djazaïr hourra démocratia !” ou encore “Assa azeka ! FFS yella yella !” tout en brandissant aussi plusieurs banderoles où l'on pouvait lire aisément : “Où veut-on mener la Kabylie ?” ; “Non à la dislocation politique, sociale et économique de la Kabylie et de l'Algérie”, ou encore “Nous exigeons des commissions d'enquête internationales” pour rappeler la nécessité impérieuse de faire toute la lumière sur les nombreux assassinats qui auront endeuillé tant de familles algériennes. Finalement, la marche s'est déroulée dans le calme et la discipline sous l'œil vigilant d'un cordon de sécurité imposant, mais très discret. Devant le siège de l'APW de Tizi Ouzou, Rabah Brahimi, premier secrétaire fédéral du FFS à Tizi Ouzou, et Ali Laskri, premier secrétaire national du parti d'Aït Ahmed, devaient se succéder à la tribune pour rappeler la mobilisation du FFS pour condamner tous les assassinats perpétrés en Algérie et réaffirmer la détermination de tous ses militants à lutter davantage pour l'instauration de la démocratie et d'un Etat de droit en Algérie. Comme il fallait s'y attendre, les “groupes islamistes armés” tout comme le “pouvoir” ont été mis pratiquement dans le même sac par les deux orateurs qui n'ont pas omis d'appeler une fois de plus les autres régions du pays à se mobiliser comme la Kabylie pour “dire non à l'injustice, l'impunité et la corruption en Algérie”. M. Hocine