Alors que le porte-parole de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) affirme que 108 travailleurs des 268 compressés ont été recrutés, les 13 grévistes maintiennent leur mouvement de protestation et affirment que leur problème n'a pas été concrètement pris en charge. Déjà vue, déjà entendue. La proposition faite aux travailleurs licenciés de l'Etusa, (ex-RSTA), n'apporte rien de nouveau dans le traitement de leur situation dramatique qui dure depuis 1998. Ces derniers demandent tout simplement l'ouverture d'une enquête. Leurs matelas de fortune sont bel et bien installés à l'entrée de la Maison du peuple et ils ne sont pas près de déserter les lieux de sitôt. Les 13 travailleurs compressés maintiennent leur grève de la faim en attendant l'ouverture d'une enquête. “Notre licenciement est illégal et nous refusons, catégoriquement, les propositions de “recrutement” qu'on vient nous faire aujourd'hui. Ce sont les mêmes que celles qui nous ont été faites il y a trois ans et reconduites depuis six mois, c'est pourquoi nous jugeons que le dialogue est infructueux. Tout ce que nous demandons, c'est l'ouverture d'une enquête et que les décisions de justice soient appliquées”, dira M. Kherroubi, porte-parole des grévistes, qui dénonce, entre autres, les pratiques de la section syndicale. “C'est encore une manœuvre pour nous faire taire. Les négociations ont été menées par des gens qui ne nous représentent nullement.” Selon les grévistes, la raison économique, qui a été à l'origine du licenciement de 302 employés, n'était qu'une couverture pour régler des comptes. “Il y a parmi nous des gens qui ont été refusés par la Caisse nationale de chômage et qui n'ont pas été réintégrés. Les textes de loi stipulent qu'un travailleur compressé doit intégrer la caisse de chômage deux mois au plus tard, alors que pour nous, il a fallu attendre huit mois”, soutiennent les grévistes. Preuves à l'appui, ces derniers demandent l'intervention des plus hautes instances du pays afin que leur problème soit pris en charge. Au niveau de l'UGTA, le bilan des pourparlers avec la direction de l'Etusa est plutôt satisfaisant, dans la mesure où la direction s'engage à recruter tous les travailleurs com-pressés, notamment ceux déboutés par la justice. “Le problème des travailleurs de l'Etusa date de 1998 ; il se trouve que ces derniers ont préféré recourir à la justice. Mais, dès que nous avons été saisis du dossier, nous avons créé une commission pour traiter au cas par cas. Hier, lors d'une réunion que nous avons eue avec les responsables de l'entreprise, il a été décidé le recrutement de tous les travailleurs. Sur les 268 cas, 110 ont été recrutés ; il y a d'autres qui sont à la retraite et d'autres, ceux qui sont encore là, qui refusent la réintégration”, assure M. Aït Ali, qui précise que deux des grévistes ne sont pas concernés par la compression et feraient l'objet de sanctions disciplinaires. Recrutement, réintégrationindemnisation… les solutions proposées par la Fédération des transports sont loin de satisfaire les revendications des grévistes de l'Etusa qui continuent à occuper l'esplanade du siège de l'UGTA. Wahiba LabrÈche