L'organisation Swefor, un mouvement suédois pour la réconciliation et la paix dans le monde, ainsi que 5 autres ONG venues d'Afrique (Angola) et d'Amérique latine (Mexique, Costa Rica, Guatémala, Argentine et Colombie), se sont rendues hier dans des camps de réfugiés sahraouis pour participer au forum Sud-Sud-Nord sur le conflit du Sahara occidental, qui se tiendra pour la première fois dans les territoires sous contrôle de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), “une région du Sud”. La veille de leur départ, les 15 délégations, accompagnées par les représentants de l'Association des familles de prisonniers et de détenus sahraouis (Afapredesa), ont animé une conférence de presse au siège du Centre d'information de la RASD, à Alger, afin d'expliciter leur démarche favorable au “renforcement des capacités de la société civile dans le cadre de la construction de la paix et la recherche de la justice”. Une démarche qui vise la constitution de “groupes de pression” à l'échelle internationale, pour le règlement pacifique des conflits dans le monde. En particulier dans “les régions où des conflits fragilisent les sociétés, mettent en péril leur existence et nuisent gravement à l'entente et la coopération entre les peuples”. Dans une déclaration transmise à la presse, l'Afapredesa a rappelé la genèse des rencontres Sud-Sud-Nord, lancées depuis de nombreuses années par Swefor à partir de Stockholm. Elle a annoncé la décision prise l'an dernier par les participants (Swefor et les organisations du Sud) au forum d'initier “la rencontre Sud-Sud (…) dorénavant dans un des pays du Sud”. Dans son intervention, Mohamed Labeïd, représentant de l'ONG sahraouie, a révélé que la rencontre consacrée principalement à la question sahraouie abordera aussi des sujets relatifs à “la résistance pacifique, au désarmement, aux réfugiés et personnes déplacées”. Les forums, a-t-il averti, représentent “avant tout” un cadre d'échanges d'idées et d'expériences. “Pour l'Afapredesa, il est important de protéger les militants sahraouis des droits de l'homme des territoires occupés et de casser le mur du silence imposés à ces territoires sahraouis”, a-t-il indiqué. Le responsable de Swefor, Christian Korsgard, a pour sa part souligné que le forum 2006 sera “une occasion pour nous rapprocher du conflit du Sahara occidental et pour faire connaître la situation du peuple sahraoui et la nature de ce conflit”. H. Ameyar